jeudi 2 mars 2017

"Tout le monde peut écrire une chanson triste" de James Crumley (Folio)


Nouvelles extraites du recueil "Le bandit mexicain et le cochon" (Folio)

James Crumley est un écrivain américain, né en 1939 à Three Rivers, au Texas, et mort en 2008 à Missoula dans le Montana.

De Martine Laval - Télérama.fr - Le 19 septembre 2008 :

"Né au Texas, il s'était retranché à Missoula, Montana, la ville des écrivains. Chaleureux et drôle dans la vie, il gardait sa détresse pour ses livres, où se débattaient une bande de rafistolés du rêve américain. James Crumley, celui du "Canard siffleur mexicain" et de "Un pour marquer la cadence" vient de disparaître. Il avait 69 ans.

Crumley est mort. C'est une blague. Lui qui aimait tant rire, raconter jusqu'à l'aube des histoires pas possibles, partager le plaisir de vivre, boire avec les amis de rencontre, parler encore et encore de livres, de poésie.

Crumley, né au Texas, s'était retranché dans la bonne ville de Missoula, Montana. N'empêche, jamais il ne put se débarrasser de son accent rocailleux. A Missoula, derrière chaque pilier de bar, se cache un écrivain. Crumley était de ceux-là, copain de Richard Hugo, poète et prof à l'université, de James Welch, le Blackfeet, son voisin, tous deux disparus aussi. Crumley, comme Jim Harrison, était un habitué du festival Etonnants Voyageurs de Saint-Malo. La France, qu'il connut, était sa seconde patrie, alors sans président arrogant et pédant, genre Bush famille et compagnie, qu'il s'amusait à ridiculiser.

Crumley a écrit des romans noirs, comme frappés par la foudre, bourrés de mélancolie. Lui si chaleureux, si généreux mettait sa détresse dans ses livres, dans ses personnages, Sughrue, Milo, tous des rafistolés, des hors pistes du rêve américain, hantés par la guerre du Vietnam, par le manque de tendresse. James Crumley est mort. Jeudi 18 septembre. Il avait 69 ans. Il faudra s'y habituer. On lui lance un "Dernier Baiser"... titre d'un de ses romans."

"Tout le monde peut écrire une chanson triste" 
Un journaliste accompagne un chanteur de country à succès en tournée. Ils partagent ensemble cette passion pour ce genre musical, celui que l'on appelait autrefois la "hillbilly music", la "musique des ploucs". Puis c'est devenu "musique ethnique". Jusqu'à l'arrivée d'Elvis Presley qui rassembla tout le monde. Maintenant, avec un certain snobisme, on parle de "musique néo-traditionnelle" ou de "country-politain". Mais la country est au-delà de ces considérations. Elle s'adresse aux rebelles, aux anarchistes. Elle interprète des chansons tristes qui racontent l'amour et la guerre, et qui sonnent comme des complaintes...

"Un fils rêvé pour les Jenkins"
Comme une chanson triste de country, dans une contrée rurale américaine, la vie difficile, rude, pleine de désillusions, va conduire au drame une famille ordinaire de condition modeste...

"Hot Springs"
Cavale ultime pour un jeune homme abîmé par la malchance et les mauvais choix...

Mon avis :
Une mélodie mélancolique, triste, profonde, sombre, douloureuse, parfois brutale, qui rythme la vie de petites gens. James Crumley ne peut cacher sa sincère tendresse pour ses personnages amochés, brisés par une société sans pitié.

Une littérature débordante de générosité et d'émotions !

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