samedi 7 octobre 2017

Octobre 2017 - "Halloween is coming..."


31 octobre...


Happy Halloween à tous !!!




"La maison hantée" de Shirley Jackson (Rivages/Noir)


Shirley Jackson (1916, San Francisco, Californie - 1965, North Bennington, Vermont) est une romancière américaine, spécialiste du récit fantastique et d'horreur, et auteur du roman policier "Nous avons toujours vécu au château". Son livre "La maison hantée" (1959) est tenu par Stephen King pour l'un des meilleurs romans fantastiques du XXème siècle.

Diplômée de l'université de Syracuse en 1940, elle épouse la même année l'écrivain Stanley Edgar Hyman. Le couple s'installe dans le Vermont et donne naissance à quatre enfants. Cette vie familiale rangée et heureuse trouve un écho dans des publications autobiographiques tardives de Shirley Jackson.

En 1948 paraît "The Road Throught the Wall", un premier roman d'horreur, suivi d'une série de nouvelles plus tard réunies dans le recueil "La Loterie et autres histoires". S'y déploient des qualités qui ont fait la notoriété de leur auteur : une mise en situation ancrée dans un quotidien banal, le passé trouble des personnages, l'entretien diabolique du doute sur les événements surnaturels qui s'imposent peu à peu. "Nous avons toujours vécu au château", sorte de roman gothique moderne, est un thriller qui a porté à son pinacle la notoriété de Shirley Jackson. Ce roman a connu une adaptation sur scène.


"La maison hantée" a été porté à l'écran sous le titre "La maison du diable" par Robert Wise en 1963, avec Julie Harris, Claire Bloom et Richard Johnson. Il s'agit d'un classique du cinéma d'épouvante, servi par une mise en scène magistrale, avec très peu d'effets spéciaux.



En 2016, Miles Hyman, petit-fils de Shirley Jackson, a publié une bande-dessinée aux éditions Casterman, "La Loterie", très belle adaptation de la nouvelle culte de sa grand-mère. Cet ouvrage vient d'être sélectionné pour le Prix SNCF du polar 2018 - Catégorie BD.



L'histoire :
Solitaire, perdue au coeur de jolies collines verdoyantes et silencieuses, Hill House est une vieille bâtisse de quatre-vingts printemps. Nombreux la disent hantée. Curieux et intrigué, le Docteur John Montague, anthropologue, décide de la louer pour trois mois afin de constater la véracité des phénomènes et de les étudier selon une méthode utilisée par les chasseurs de fantômes du XIXème siècle. Pour l'assister dans ses recherches et ses expériences, il invite Eleanor, Theodora et Luke, trois jeunes gens doués de facultés particulières. Eleanor arrive la première sur les lieux. Après avoir traversé un charmant petit village, elle s'arrête devant un portail fermé avec chaîne et cadenas. L'accueil du gardien, Dudley, est pour le moins glacial. Au bout d'une longue hésitation, il consent enfin à lui céder le passage. Eleanor découvre alors Hill House mais son excitation est de courte durée. La maison est hideuse et menaçante...

Mon avis :
Ce huis clos, entre quatre personnes qui ne s'étaient jamais rencontrées auparavant, commence dans un esprit joyeux et bon-enfant. Puis, les jours passent, les divergences apparaissent et les caractères se révèlent. La peur croît pas à pas. Le sentiment d'enfermement est oppressant et remarquablement dépeint, dans ces lieux sinistres et malsains. Les portraits des personnages sont dessinés avec finesse et psychologie. D'une poésie envoûtante, cette histoire, située dans les années 1950, s'inscrit dans la pure tradition du romantisme du XIXème siècle : mystère, fantastique, sans négliger les tourments de l'âme et sa noirceur.

Un excellent classique de la littérature d'épouvante !



"Salem" de Stephen King (Livre de Poche)


Stephen King est un écrivain américain né en 1947 à Portland, dans le Maine.

Souffre-douleur de ses camarades de classe, le jeune Stephen, élevé par sa mère, se réfugie dans la lecture, notamment celle de romans fantastiques et de bandes dessinées. Après une scolarité brillante et une maîtrise d'anglais, il exerce divers petits métiers avant de devenir enseignant tout en se consacrant à la rédaction de nouvelles et de romans.

En 1974, il publie son premier roman, "Carrie". Cet ouvrage, à la frontière entre l'horreur, le fantastique et la science-fiction, est un succès considérable et fait de lui l'un des auteurs les plus en vue de sa génération. Dans la même veine, il publie "Salem" (1975), "Shining" (1977), "Christine" (1983), "Misery" (1987), puis "Sac d'os" (1998), et devient le maître incontesté de ce genre qui prend toujours comme point de départ des situations banales (pression sociale, vie de couple, infidélité...).

Cet auteur prolifique (quelque deux cents nouvelles et une quarantaine de romans), pour qui "l'acte d'écrire peut ouvrir tant de portes, comme si un stylo n'était pas vraiment une plume mais une étrange variété de passe-partout" ("La ligne verte", 1996), écrit depuis ses débuts deux ou trois romans par an dont la plupart des intrigues se situent dans sa région natale, le Maine, en Nouvelle-Angleterre. S'intéressant aux problèmes sociaux ("Dolorès Claiborne", 1993), il aborde également la science-fiction et la fantasy ("La Tour sombre", 7 volumes, 1982-2005 ; "Coeurs perdus en Atlantide", 1999).

En 1977, afin de mettre son succès à l'épreuve et voir s'il tient uniquement à la célébrité de son nom, Stephen King signe plusieurs ouvrages sous le pseudonyme de Richard Bachman, écrivain qu'il crée de toutes pièces et auquel il donne même un visage. Il publie ainsi cinq livres, jusqu'à ce qu'un étudiant découvre la supercherie. L'auteur offre alors à son "double" une mort douloureuse en 1985 avant d'exhumer son dernier ouvrage posthume en 1996, "Les Régulateurs", qu'il fait paraître en même temps que son roman "Désolation", signé Stephen King. Les deux romans ont la particularité de mettre en scène tous deux les mêmes personnages.

Après avoir exploré, dans son essai "Anatomie de l'horreur" (1981-1982), le genre dans lequel il a excellé, Stephen King raconte, dans "Ecritures. Mémoires d'un métier" (2000), ses années d'apprentissage et se livre à une réflexion sur le métier d'écrivain. Il est aujourd'hui l'un des auteurs américains les plus lus et les plus traduits du XXème siècle et nombre de ses romans ont été adaptés au cinéma, notamment par Stanley Kubrick ("Shining", 1980), John Carpenter ("Christine", 1983) ou David Cronenberg ("Dead Zone", 1983). Stephen King a reçu en 2003 la médaille de la National Book Foundation et, en 2007, le titre de "grand maître" du Mystery Writers of America.

Le succès de ses livres n'est pas injustifié, sa longévité le prouve, et même si les critiques n'ont pas d'emblée reconnu le talent de cette littérature d'horreur moderne, aujourd'hui nombre sont ceux qui concèdent à Stephen King un style littéraire unique et une grande richesse dans les thèmes abordés. Dans une interview donnée en 2003, l'auteur explique cependant les dangers inhérents à son art : "J'aime écrire. Mais il faut que j'apprécie quelque chose, et que je le trouve réellement bon pour que je le publie. [...] Quand vous en êtes arrivé à un stade où vous vous répétez, tout en pensant que c'est important, vous devenez ennuyeux, un moulin à paroles. Je dois faire attention à cela." C'est donc pour éviter ces écueils que Stephen King aime se remettre en question et renouveler son écriture, notamment en s'échappant de la prose romanesque pour écrire des bandes dessinées, un script de téléfilm, un roman-feuilleton ("La ligne verte", publié en six tomes, rédigé au fur à mesure de sa parution), ou un roman en ligne sur Internet.

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L'histoire :

En 1970, Jerusalem's Lot, une petite ville au nord de Portland, dans le Maine, comptait 1319 habitants. C'était un bourg plutôt pauvre, paisible, à la population vieillissante. Puis, des gens ont commencé à disparaître. Des personnes qui ont été retrouvées par la suite, toutes refusent encore de parler de Jerusalem's Lot... Salem.

Chaque semaine, un écrivain, réfugié au Mexique en compagnie d'un jeune garçon, récupère le plus de journaux américains possible, ceux du Maine en particulier. Un jour, dans le Press-Herald de Portland, l'écrivain et l'enfant lisent un article sur Jerusalem's Lot. Ils sont terrifiés. Pourtant, ils savent qu'ils doivent y retourner.

Septembre 1975
L'écrivain Ben Mears arrive à Jerusalem's Lot où il a vécu heureux, enfant, pendant quatre ans, chez sa tante Cindy. Un  mois après le grand incendie que connut la ville en 1951, il fut arraché des bras aimants de sa tante et il dut rejoindre, à Long Island, sa mère gravement dépressive. Ben n'avait alors que neuf ans. Il se demande à présent ce qui a bien pu le pousser à revenir dans ces lieux de sa jeunesse. Qu'attend-il ? Qu'espère-t-il ? En passant devant Marsten House, une bâtisse fantomatique qu'il croyait détruite après tant d'années, il a la chair de poule...

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Mon avis :
L'oeuvre de Stephen King est si colossale et singulière que chacun y trouvera immanquablement ses "indispensables". "Salem" fait dorénavant partie des miens. Au-delà d'une captivante histoire de vampires, Stephen King s'intéresse à cette peur universelle du "mort-vivant"* et revient sur l'origine des légendes, des superstitions et de la mythologie autour de ce phénomène effroyable du revenant qui se nourrit du sang des vivants. Il ne manque pas non plus d'appuyer son propos sur l'actualité de l'époque : la guerre du Vietnam, le Watergate, mais aussi la désertification des régions rurales au profit des villes, créant ainsi, à travers toute l'Amérique, de sinistres villages fantômes. Dans cette ambiance pétrifiante, brumeuse, et ce décor menaçant, on reconnaît l'inspiration de Bram Stoker, Edgar Allan Poe, Shirley Jackson ("La maison hantée") et Grace Metalious** ("Peyton Place"). 

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* La peur universelle du "mort-vivant" : Stephen King rejoint en cela les recherches et les réflexions de Laura Kasischke pour son roman "Les Revenants".


** "Peyton Place" de Grace Metalious :
Ce roman acide fit scandale à sa parution en 1956 aux Etats-Unis. Il décrit une petite ville de la Nouvelle-Angleterre, tranquille et respectable. Mais derrière les jolies façades blanches se jouent drames, mensonges et hypocrisie. "Peyton Place" a inspiré la série "Twin Peaks". Il a été réédité aux Presses de la Cité en 2015.



"L'Apothicaire" de Henri Loevenbruck (J'ai lu)


Henri Loevenbruck est un écrivain, parolier et scénariste français, né en 1972 à Paris. Auteur de nombreux romans ("La Moïra", "Le Syndrome Copernic", "Le Rasoir d'Ockham", "L'Apothicaire", "Nous rêvions juste de liberté"...), il est traduit dans plus de quinze langues. Il est membre fondateur de la Ligue de l'imaginaire aux côtés, entre autres, de Bernard Werber, Franck Thilliez, Bernard Minier et Maxime Chattam. En juillet 2011, il a été nommé Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres.

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Rappels historiques :

Philippe IV dit Philippe le Bel ou le Roi de Fer (1268 - 1314), de la dynastie des Capétiens, fut roi de France de 1285 à sa mort en 1314. Fils de Philippe III le Hardi et d'Isabelle d'Aragon, il intervient en Flandre, provoquant un soulèvement général. Battu par les milices urbaines à Courtrai (1302), il parvient néanmoins à soumettre les cités en 1304. Par ailleurs, il étend son royaume à l'est. Mais son règne est avant tout marqué par le grave conflit l'opposant au pape Boniface VIII. Entouré de légistes (Pierre Flote, Enguerrand de Marigny, Guillaume de Nogaret) imbus de l'idée de la toute-puissance royale, Philippe le Bel cherche à renforcer ses prérogatives. Le conflit débute à propos de la levée des décimes (1296) et rebondit avec l'arrestation par le roi de l'évêque de Pamiers (1301). Sur le point d'excommunier Philippe le Bel, le pape est victime à Anagni (Italie) d'une conjuration ourdie par Nogaret (1303). L'élection de Clément V (1305), qui s'installe en Avignon, marque la victoire complète du roi de France. A l'intérieur, Philippe le Bel, animé par une volonté centralisatrice, accroît l'importance de la chancellerie et de l'hôtel du roi, et précise le rôle des parlements. Aux prises avec de graves difficultés  financières, il s'en prend aux Juifs et aux banquiers (les Lombards) dont il confisque les biens avant de les bannir. Puis il s'empare des richesses des Templiers et leur intente un procès. Les principaux chefs sont arrêtés (1307) et nombre d'entre eux brûlés entre 1310 et 1314. Philippe le Bel meurt le 29 novembre 1314 au Château de Fontainebleau des suites d'une chute de cheval survenue lors d'une partie de chasse.

Jacques de Molay est né vers 1244 à Molay, Comté de Bourgogne, aujourd'hui Franche-Comté. Dernier grand maître de l'Ordre du Temple, il mène une carrière discrète en Orient. Elu à la tête des Templiers (1292 ou 1298), il est confronté à la chute des Etats latins après la prise d'Acre par les Mamelouks. De Chypre, où les chrétiens d'Orient se sont repliés, il anime alors la lutte pour la reconquête de Jérusalem, en s'appuyant sur une alliance avec les Mongols. Mais cette stratégie échoue. Convoqué en France par le pape Clément V pour discuter de la croisade et de la fusion entre les Ordres du Temple et de l'Hôpital, Molay se trouve pris au piège d'une machination qui porte un coup fatal aux Templiers. Toujours en quête de fonds, Philippe le Bel convoite leurs richesses. En les accusant d'hérésie et de pratiques obscènes, il obtient ainsi du pape Clément V l'arrestation des Templiers résidant en France. Comme de nombreux frères, Jacques de Molay est arrêté le 13 octobre 1307. Sous la torture, il avoue les faits reprochés et il est emprisonné. L'Ordre est dissous par le pape Clément V en avril 1312. Les biens des Templiers sont donnés aux Hospitaliers et à divers autres ordres de moines soldats. En 1314, Jacques de Molay comparaît à nouveau, revient sur ses aveux et refuse de renier son ordre. Le 18 (ou 11 ou 19) mars, il meurt sur le bûcher.

La fin dramatique de Jacques de Molay a inspiré légendes et fictions tournant en particulier autour de la malédiction qu'il aurait lancée, juste avant sa mort, contre Philippe le Bel et Clément V. La plus célèbre suite romanesque est "Les Rois maudits" (1955 à 1977) de Maurice Druon, qui prend pour point de départ l'exécution de Molay. Sous la plume de Maurice Druon, la malédiction supposée de Jacques de Molay devient : "Avant un an, je vous cite à paraître au tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste châtiment ! Maudits ! Maudits ! Vous serez tous maudits jusqu'à la treizième génération de vos races !".

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L'histoire :

Andreas Saint-Loup est l'apothicaire le plus réputé de Paris. Installé rue Saint-Denis, sa renommée tient à la part de mystère qui l'entoure, à sa grande discrétion, à l'immense étendue de ses connaissances, à l'efficacité de ses prescriptions, et à son égale bienveillance envers les patients riches comme les plus pauvres.

Ce matin du 11 janvier 1313 devait être le début d'une journée parfaitement ordinaire. Mais un événement troublant survint. Pour une raison inexplicable, comme s'il la voyait pour la première fois, Andreas s'arrête face à une porte basse, à mi-étage de sa maison à colombages, qui ouvre sur une petite pièce entièrement vide, sans fenêtres, sans meubles et sans un grain de poussière. Intrigué, l'apothicaire demande à son apprenti, Jehan, s'il est déjà entré dans cette chambre. Jehan n'avait jamais prêté attention à la porte. Andreas interroge ensuite Marguerite, sa fidèle domestique. Quand avait-elle fait le ménage pour la dernière fois dans cette pièce inoccupée ? Confuse, la vieille femme avoue l'avoir complètement oubliée, et ce depuis fort longtemps. Comme tous les occupants de cette demeure, d'ailleurs.

Au même moment, à Pampelune, au royaume de Navarre, un vieil érudit reçoit la visite de deux hommes entièrement vêtus de noir qui, sous la menace de tortures abominables, lui extorque le nom d'un apothicaire français venu le voir en 1304 : Andreas Saint-Loup.

Aux portes de Béziers, Zacharias, un vieil homme sans âge, un sage, un philosophe, un musicien, un conteur d'histoires, un fils d'Israël, interdit d'entrer dans la ville depuis que le roi Philippe le Bel s'en est pris aux Templiers et aux Juifs, a trouvé refuge dans une capitelle où il serait mort de faim et de froid depuis longtemps sans l'aide d'Aalis, une jeune fille avide d'écouter ses récits de voyages...

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Mon avis :
Extraordinaire roman historique, d'aventure, de mystère, à la fois savant, divertissant et diablement passionnant ! Huit cents pages qui ensorcellent, assurément !!!




"Les emmurés" de Serge Brussolo (Livre de Poche)


Serge Brussolo est né à Paris en 1951. Sa vocation pour l'écriture se manifeste très tôt. Après des études de lettres et de psychologie, il exerce plusieurs métiers avant de faire une entrée remarquée sur la scène littéraire avec sa nouvelle "Funnyway", récompensée en 1979 par le Grand Prix de science-fiction française (aujourd'hui Grand Prix de l'Imaginaire). Souvent comparé à Stephen King, le succès de son univers romanesque, à mi-chemin entre fantastique et science-fiction, se confirme à travers ses nombreuses parutions chez Fleuve Noir, Denoël et Gallimard, notamment dans la prestigieuse collection "Folio SF". Serge Brussolo s'est également illustré dans l'écriture de séries destinées à la jeunesse, de romans historiques et de polars. En 2004, la Société des Gens de Lettres lui a décerné le Prix Paul Féval pour l'ensemble de son oeuvre.

"Walled In", thriller américano-franco-canadien, a été réalisé par Gilles Paquet-Brenner en 2009, d'après le roman "Les emmurés".

L'histoire :

Jeanne est une journaliste de trente ans. Après qu'elle ait raté un entretien important avec Nicky Stanway, un pirate informatique, Georges, son rédacteur en chef, excédé, l'envoie enquêter pendant un mois sur la sinistre maison Malestrazza. Elle devra ensuite en rédiger un reportage romancé. Rien de bien glorieux. C'est une punition. Elle le sait. Pourtant, Georges lui offre une seconde chance. Jeanne s'estime heureuse de ne pas avoir été virée. Elle ne pouvait pas lui dire la vérité. Elle ne pouvait pas lui avouer qu'il lui était impossible de rencontrer Stanway ce jour-là, dans l'état où elle était, le visage couvert d'ecchymoses, violences de son compagnon. Aussi accepte-t-elle le purgatoire.

La maison Malestrazza a une bien macabre histoire. Il y a dix-sept ans, dix cadavres ont été découverts, emmurés en position verticale dans le couloir du sixième étage. Le résident - et assassin - de cet étage n'était autre que l'architecte de l'immeuble, Beppo Malestrazza, qui malheureusement échappa à la police et disparut sans laisser de trace. Appâtées par ce sinistre fait divers, les éditions du Chat-Hurlant ont aussitôt acheté l'appartement d'une des victimes, au troisième étage, dans l'espoir qu'il inspire un jour à un auteur talentueux un roman croustillant. C'est là que Jeanne passera ses trente prochains jours.

Elle imaginait un édifice biscornu, noirci, délabré, crasseux et plein de vermines. Mais à sa grande surprise, la façade de la bâtisse Malestrazza est très bien entretenue et fleurie de géraniums. L'entrée et la cage d'escalier sentent l'eau de Javel et l'encaustique. Jeanne est accueillie par Madame Cliquet, la concierge, armée d'un balai et d'une serpillière, et son fils d'une douzaine d'années, Pierrot, qui la conduit à son appartement. Les meubles sont briqués, les robinetteries rutilantes, et le linge est propre et impeccablement repassé. Rien ne peut indiquer que ces lieux ont connu de telles atrocités...

Mon avis :
Bienvenue dans la maison des horreurs et de la folie !!! Impossible d'en dire davantage au risque de déflorer une intrigue soutenue et haletante ! Un roman qui met notre palpitant à rude épreuve... jusqu'à la dernière ligne !!!