dimanche 14 janvier 2018

"Pike" de Benjamin Whitmer (Gallmeister)

Paru en livre de poche aux Editions Gallmeister/Totem Noir en 2017, ce roman est en cours d'adaptation par le réalisateur Olivier Marchal ("36 quai des Orfèvres", "Les Lyonnais", "Braquo").

Benjamin Whitmer est né en 1972 et a grandi dans le sud de l'Ohio et au nord de l'Etat de New York. Il a publié des articles et des récits dans divers magazines et anthologies avant que ne paraisse son premier roman, "Pike", en 2010. Il vit aujourd'hui avec ses deux enfants dans le Colorado, où il passe la plus grande partie de son temps libre en quête d'histoires locales, à hanter les librairies, les bureaux de tabac et les stands de tir des mauvais quartiers de Denver. Ses auteurs préférés sont Harry Crews, James Crumley et Donald Ray Pollock. Son second roman, "Cry Father", est sorti en 2014.

"Mon plus vieux souvenir est l'autostop avec ma mère sur des routes de campagne. Depuis, j'ai travaillé à la chaîne, j'ai abandonné le lycée, j'ai été squatter, manutentionnaire, rédacteur technique, fan d'armes à feu, professeur, alcoolique, voleur à la petite semaine et romancier."

L'histoire :
Par un jour poisseux, comme tous les autres jours à Nanticote, petite ville proche de Cincinnati (Ohio), Pike attend son rendez-vous dans son bar habituel. Vêtue d'un manteau rose élimé, Dana entre dans le café et s'installe près de Pike. Elle est accompagnée d'une enfant âgée d'une douzaine d'années qui cache un chaton sous son sweat-shirt maculé de taches. Dana annonce à Pike que sa fille, Sarah, qu'il a abandonnée il y a longtemps, vient de mourir d'une overdose et qu'il est l'heureux grand-père de l'adorable Wendy ici présente. Puis, Dana sort du bar, laissant la fillette au caractère bien trempé aux bons soins d'un Pike stupéfait...

Mon avis :
Ce romancier envoie du noir ! Du très noir ! Nous sommes dans l'Amérique des années Reagan. Il n'y a pas de véritable histoire, pas vraiment d'intrigue, mais des personnages écorchés vifs qui se démènent dans un univers urbain violent et sauvage. Les décors, nuancier de "cendre" à "neige sale", sont aussi sombres que les âmes. Chacun tente de survivre à sa manière, avec ses propres règles, souvent bien au-delà des limites du supportable. L'écriture est remarquable de réalisme et d'une poésie troublante puisée dans la férocité et le désespoir. 

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