"Victoria et les Staveney"
Doris Lessing
(J'ai lu)
Prix Nobel de Littérature 2007
Doris Lessing est née en 1919 en Perse. Elle a six ans quand sa famille s'installe en Rhodésie du Sud, l'actuel Zimbabwe, alors colonie britannique. Pensionnaire d'un institut catholique tenu par de religieuses qu'elle supporte mal, elle quitte définitivement l'école à quinze ans, travaille en tant que jeune fille au pair puis comme standardiste. En 1938, elle commence à écrire des romans tout en exerçant plusieurs emplois pour gagner sa vie. Elle épouse Frank Wisdom, avec qui elle aura deux enfants, mais elle le quitte en 1943 pour Gottfried Lessing, dont elle aura un fils. En 1950, elle publie "Vaincue par la brousse", une fiction qui évoque les rapports entre les Noirs et les Blancs en Rhodésie. Puis cinq ouvrages d'inspiration autobiographique, publiés entre 1952 et 1969, sont regroupés sous le titre "Les enfants de la violence", histoire de fermiers Blancs vivant en Afrique au moment de la Seconde Guerre mondiale. En France, c'est la parution du "Carnet d'Or", extraordinaire (auto)portrait de femme libre traduit en 1976, qui la rendit célèbre. Libre, c'est bien le mot qui caractérise Doris Lessing, refusant les pièges de la célébrité comme les étiquettes qu'on voudrait lui coller. En 2007, elle se voit attribuer, à quatre-vingt-huit ans, le Prix Nobel de Littérature. Elle décède à Londres en 2013.
Sort en salles en ce moment "Mon amie Victoria", film de Jean-Paul Civeyrac, avec Guslagie Malanda.
L'histoire :
Victoria, d'origine jamaïcaine, orpheline à l'âge de quatre ans et recueillie à Londres par sa tante, a aujourd'hui neuf ans. C'est une petite fille magnifique, heureuse, excellente élève et promise à de brillantes études. Malheureusement, son destin va soudain basculer. Sa tante est hospitalisée d'urgence. Il n'y a personne pour prendre en charge la petite après les cours. L'école lui cherche donc une famille d'accueil pour la nuit parmi les parents d'élèves. Les Staveney acceptent. Blancs, riches, artistes bohèmes, gentiment de gauche, une maison sur plusieurs étages, une chambre individuelle pour chacun, une cuisine aussi grande que l'appartement de sa tante Marion... Victoria est totalement perdue. Mais en attendant le retour de sa mère, Edward, l'aîné de la famille, du haut de ses douze ans, s'occupe du mieux qu'il peut de la petite fille. Elle ne l'oubliera jamais...
Mon avis :
Une histoire qui résonne comme un conte contemporain féroce et d'une lucidité impitoyable. Le rythme nerveux, haletant, nous assène les rebondissements et les coups de théâtre les uns après les autres. De l'espoir à l'indignation, du soulagement à la colère, libre et engagée, comme toujours, Doris Lessing ne lâche rien, secoue notre conscience et met à vif nos sentiments. Mais entre tous ses personnages, et c'est là son génie, nous ne pouvons en détester aucun.
Un petit livre qui parlera à toutes les générations et à offrir sans modération !
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