"La Voix"
Arnaldur Indridason
(Points/Métailié)
Grand Prix de Littérature Policière 2007
(Pour ados et adultes...)
L'auteur :
Arnaldur Indridason est né en 1961 à Reykjavik (Islande) où il vit toujours. Diplômé en Histoire, journaliste, scénariste, et auteur de best-sellers internationaux.
L'histoire :
C'est la période de Noël. Près de Reykjavik, dans un grand hôtel de luxe bondé de touristes étrangers venus s'imprégner des images d'Epinal de l'Islande, le Père Noël est retrouvé assassiné dans un cagibi sordide qui lui tient lieu de chambre. Un poster de Shirley Temple est accroché au mur...
Shirley Temple (1928) : actrice et diplomate américaine, premier enfant-star à avoir connu une renommée internationale dès l'âge de trois ans, véritable icône des années 1930 et 1940.
Mon avis :
Dans ce vrai-faux thriller, comme à son habitude, Arnaldur Indridason décortique un thème, et dans "La Voix" il s'agit de l'enfance.
- Les enfants surdoués, les enfants stars, les enfants prodiges, comme le fut la victime, à qui on en demande toujours plus pour satisfaire les rêves des autres, mais à qui on ne demande jamais quels sont leurs propres rêves.
- L'enfance des frères et soeurs de ces enfants "précieux" qui occupent l'attention de tout le monde, surtout celle des parents.
- L'enfance du Commissaire Erlendur marquée par la disparition de son frère dans une tempête de neige à laquelle, lui, a survécu, sa culpabilité, la culpabilité de ses parents, et les répercussions de cette terrible souffrance sur ses relations avec sa propre fille.
- Le procès de ce père auquel la collègue d'Erlendur, qui l'avait arrêté, doit témoigner. Trop vite persuadée que le père était coupable de violences sur son fils, Elinborg s'aperçoit qu'elle a négligé certains points dans son enquête et prend conscience des conséquences des préjugés.
Toujours très documenté, percutant, personnellement impliqué dans les thèmes qu'il met en avant, une fois encore, Arnaldur Indridason plaque le tison juste là où il faut pour éveiller notre conscience... ou peut-être nos propres souvenirs. Mais nous laisse toujours les cartes en main pour avancer dans le jeu de la vie.
Dur, comme d'habitude ! Mais chef-d'oeuvre, comme d'habitude !