L’Inde est une république fédérale composée de 28 états
et 7 territoires. Cela découle d’un découpage réalisé à l’époque de l’Inde britannique
sur une base linguistique et culturelle. C’est dire la diversité de ce pays et
qui provoque, bien entendu, de nombreux conflits, des inégalités régionales et
sociales, des tensions religieuses (notamment entre hindouistes et musulmans),
et des problèmes ethniques. D’autant que l’Inde est le deuxième pays le plus
peuplé du monde après la Chine.
On peut néanmoins diviser l’Inde en deux parties. Le Nord
où la majeure partie des habitants parle les langues indo-européennes, en
particulier l’anglais. Et le Sud, qu’on appelle aussi le monde dravidien avec
des langues dravidiennes totalement incompréhensibles pour un habitant du Nord.
Le système de castes, malgré la Constitution du 30
janvier 1948 qui abolit castes et intouchabilité, subsiste toujours et
fonctionne ainsi :
-
Les Varnas (prêtres,
guerriers, commerçants et serviteurs)
-
Les Jatis (sous-caste)
hiérarchisés selon une échelle de pureté par varna
-
Les
« Intouchables » (ou « enfants de Dieu » pour le Mahatma
Gandhi) sont hors-caste mais organisés en jatis.
Les langues et les littératures indiennes ont connu des
périodes fastes tout au long de l’époque médiévale (du XIIème au XVIIème
siècle) et ont donné des chefs d’œuvre inspirés du mysticisme, de la
spiritualité, de la magie, de l’ésotérisme, d’abord bouddhistes, puis
musulmans. Donc il s’agissait essentiellement de poésie dévotionnelle et
religieuse.
C’est au contact de l’Europe qu’est né le courant moderne
dans les lettres indiennes au tournant du XIXème siècle. Il se manifeste
d’abord dans la littérature bengalie, dont les auteurs ont été exposés très tôt
à l’influence occidentale. Les Anglais avaient choisi le Bengale comme centre
administratif. La ville de Calcutta, capitale de l’Inde britannique jusqu’en
1912, accueille les premiers établissements scolaires dispensant un
enseignement de type occidental. Ils vont former une élite indienne différente et
des écrivains qui vont renouveler la littérature bengalie en y injectant des
idées et des formes neuves comme l’ode, le sonnet, le vers libre, et surtout le
roman (social ou historique) et la nouvelle.
A la fin du XIXème siècle, le Bengale possédait une
littérature de premier plan. La plus éminente figure de cette époque est Rabindranath
Tagore (1861 – 1941) qui gagne une grande renommée au Bengale puis en Occident.
Son volume de poèmes « L’Offrande
lyrique » traduit en anglais lui permet d’obtenir le Prix Nobel de
Littérature en 1913.
A la suite du Bengale, d’autres langues se sont affirmées
et diversifiées depuis l’Indépendance de l’Inde. Elles ont produit de brillants
écrivains dont les œuvres ont marqué les esprits au cours des cinquante
dernières années et qui ont su partager leur fidélité à la tradition avec
la modernité.
On note, à la lecture de la littérature indienne, un
certain nombre de points communs :
-
L’importance de la langue
anglaise ;
-
Malgré les douleurs de la
période coloniale, l’Inde n’a pas rejeté en bloc ce qu’a apporté avec lui
l’Empire britannique. L’Inde a su garder ce qu’elle jugeait utile à son
développement et à son évolution tout en préservant son trésor culturel, ses
traditions, ses religions ;
-
L’urgence des réformes
sociales, économiques et politiques est la principale source d’inspiration des
auteurs indiens ;
-
L’émergence, depuis
l’Indépendance, d’écrivains « femmes », d’écrivains d’origine
« intouchables » ou « dhalit », et de la poésie érotique ;
-
Même si les thèmes évoqués
sont terribles, l’ambiance générale reste toujours joyeuse, bruyante, très
colorée. Les Indiens semblent avoir cette capacité désarmante à garder sourire
et calme en toutes circonstances. Ce qui donne une force supplémentaire à sa
littérature.
La littérature indo-anglaise connaît, surtout depuis deux
décennies, une véritable explosion avec l’émergence d’une nouvelle génération
d’écrivains conduite par Salman Rushdie suivi de Vikram Seth (« Un garçon convenable »), de
Rohinton Mistry (« L’Equilibre du
Monde »), de Arundhati Roy (« Le
Dieu des Petits Riens »), de Tarun Tejpal (« Loi de Chandigarth »), ou de V.S. Naipaul, Sir
Vidiathar Surajprasad Naipaul, Prix Nobel de Littérature en 2001 (souvent
traduit par la nouvelliste Annie Saumont).
(Sources : couleur-indienne.net / lemonde.fr /
larousse.fr)