jeudi 26 juin 2014

Tim Willocks - "La Religion" et "Les Douze Enfants de Paris" (Sonatine) - Quelques repères historiques



"La Religion" et "Les Douze Enfants de Paris" de Tim Willocks (Sonatine) sont les deux premiers tomes d'une trilogie. Le lecteur impatient entrera en lecture d'emblée et se laissera emporter par la fougue de la narration dans cette aventure romanesque, violente et puissante. Le lecteur plus curieux aura l'audace de vouloir partager quelques connaissances avec l'auteur et accordera un peu de temps aux livres d'Histoire avant de perdre toute notion du temps dans un récit étourdissant. Une certitude : que l'on soit "impatient" ou "curieux", la passion nous dévorera !


Voici quelques repères historiques pour les lecteurs qui le souhaitent...


Soliman 1er, dit Le Magnifique (1494-1566)
Soliman est le dixième sultan de l'Empire ottoman, celui dont le règne a été le plus long, de 1520 jusqu'à sa mort en 1566. Il est connu en Occident sous le nom de "Soliman le Magnifique" et en Orient comme "le Législateur" pour sa reconstruction complète du système juridique ottoman. Il reste comme l'un des plus grands monarques du XVIème siècle en Europe, menant l'Empire ottoman au faîte de sa puissance militaire, politique et économique. Soliman a personnellement commandé les armées ottomanes à la conquête des bastions chrétiens de Belgrade à Rhodes. Il établit sa domination sur la Hongrie après la victoire de Mohacs (1526) sur l'Algérie, la Tunisie et la Tripolitaine, et assiège Vienne (1529). L'Empire est à son apogée.


Les Devshirmés




Enfants et adolescents chrétiens réquisitionnés pour être élevés en turcs musulmans et destinés aux Janissaires, troupes d'élites ottomanes, ou aux fonctions au palais et dans l'administration.




Ordre souverain de Malte ou Ordre souverain militaire et hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem ou Ordre de l'Hôpital ou Les Hospitaliers ou La Religion

Jean Parisot de La Valette
Siège de Malte en 1565
Ordre issu des Frères de l'hôpital Saint-Jean de Jérusalem, fondé vers 1070. Réfugié à Rhodes en 1309, puis à Malte de 1530 à 1798, reconstitué après la Révolution, l'Ordre, doté d'un nouveau statut en 1961, dirige des oeuvres hospitalières. 
En 1530, Charles Quint cède l'île de Malte aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, à condition que ceux-ci s'opposent à l'avance ottomane. Délaissant Mdina, ancienne capitale de l'île de Malte, l'Ordre installe son couvent dans le port de Birgu (Borgo) où le grand maître Philippe de Villiers de l'Isle Adam fait édifier plusieurs fortifications en vue de mettre l'île en état de défense contre une éventuelle attaque des Ottomans. Le Grand Siège intervient le 19 mai 1565 quand Mustapha Pacha et l'amiral Uluç Ali Pasa font débarquer à Marsaxlokk un premier contingent de 40 000 soldats. Le grand maître Jean Parisot de La Valette ne peut opposer qu'environ 9 000 hommes dont 592 chevaliers. Le Grand Siège de Malte se termine le 13 septembre, après l'arrivée des renforts siciliens du vice-roi Don Garcia de Tolède, par la défaite des ottomans qui perdent plus de 12 000 hommes, dont le corsaire Dragut.


Charles V, dit Charles Quint (1500-1558)
  • Empereur du Saint Empire romain germanique (1519-1556)
  • Prince des Pays-Bas Bourguignons (Charles II) (1515-1556)
  • Roi d'Espagne (Aragon et Castille) (Charles 1er) (1516-1556)
  • Roi de Sicile (Charles IV) (1516-1556)
  • Roi de Naples (1521-1556)

De la dynastie des Habsbourg, fils de Philippe le Beau, archiduc d'Autriche, et de Jeanne la Folle, reine de Castille, il reçoit en 1515 le gouvernement des Pays-Bas et hérite, à la mort de Ferdinand le Catholique (1516) des couronnes de Castille, d'Aragon, de Naples, de Sicile, dont dépendent de vastes colonies en Amérique. Elu à la tête du Saint Empire (1519), il gouverne un immense territoire sur lequel "jamais le soleil ne se couche". Rival de François 1er, qui avait brigué la couronne impériale, il mène contre lui trois guerres (1521-1529) (1536-1538) (1539-1544), marquées par le désastre de Pavie (1525) et le sac de Rome (1527). Il lutte contre l'expansion ottomane sous Soliman le Magnifique, assiégeant victorieusement Tunis (1535) occupée par Khayr al-Din Barberousse et échouant devant Alger (1541). Puis il poursuit la guerre contre la France sous Henri II (1547-1556). A l'intérieur, il se heurte à la Réforme en Allemagne, et doit accepter la paix d'Augsbourg (1556). Il abdique en 1556, transmet le titre impérial à son frère Ferdinand, et se retire au couvent de Yuste où il décède en 1558.


Philippe II d'Espagne (1527-1598)
  • Roi d'Espagne et de ses dépendances américaines et asiatiques (Philippines) (1556-1598)
  • Roi de Naples, de Sicile, de Portugal (1580-1598)
  • Duc de Milan
  • Seigneur des Pays-Bas
  • Comte de Bourgogne et de Charolais
  • Maître des présides d'Afrique du Nord (Oran, Tunis...)
Fils et successeur de Charles Quint, il hérite d'un immense empire. En 1559, il signe avec Henri II le traité du Cateau-Cambrésis, qui lui assure le contrôle de l'Italie. A l'intérieur, le roi poursuit la politique de son père, mais avec un tempérament méticuleux qui le pousse à développer une bureaucratie minutieuse. Il fait de Madrid la capitale de l'Espagne (1561) et exploite abondamment les métaux précieux de ses territoires américains. Défenseur zélé de la foi catholique, Philippe II favorise la Contre-Réforme en Espagne, force la conversion des maures (celle des juifs avait déjà été imposée en 1492), réprime les morisques de Grenade (1568-1571) et bat les Turcs à Lépante (1571). L'Inquisition est puissante dans la société espagnole et le reste après lui. Aux Pays-Bas, il mène une politique absolutiste et hostile au protestantisme, qui aboutit à la révolte du pays (1572) et à la sécession des Provinces-Unies (1579). En France, il soutient la ligue contre Henri IV et les protestants jusqu'au traité de Vervins (1598). Epoux de Marie Tudor (1554-1558), il tente d'envahir l'Angleterre, mais l'Invincible Armada subit une défaite désastreuse (1588).


Charles IX (1550-1574)

Valois-Angoulême
(issus du troisième fils de Louis d'Orléans) (dates de règne) :
  • François 1er (1515-1547)
  • Henri II (1547-1559)
  • François II (1559-1560)
  • Charles IX (1560-1574)
  • Henri III (1574-1589)
Charles IX est le fils du roi Henri II et de Catherine de Médicis. Agé de dix ans à son avènement, la régence est assurée par sa mère Catherine de Médicis. Charles IX restera toujours sous l'influence de sa mère, qui exerce le pouvoir réel. Après la paix de Saint-Germain (1570), il accorde sa confiance au protestant Coligny, mais il ne s'oppose pas au massacre de la Saint-Barthélemy (1572) au cours duquel Coligny est assassiné.

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Amiral Gaspard de Coligny (1519-1572)

Gentilhomme français attaché au service de Henri II, il défend Saint-Quentin contre les Espagnols (1557) puis se convertit au calvinisme (1559) et devient l'un des chefs du parti protestant. Il prend un moment un ascendant considérable sur Charles IX ; Catherine de Médicis le fait éliminer lors du massacre de la Saint-Barthélemy.



La Saint-Barthélemy

Massacre de protestants qui a eu lieu à Paris dans la nuit du 23 au 24 août 1572 et en province les jours suivants. Perpétré à l'instigation de Catherine de Médicis et des Guises, inquiets de l'ascendant pris par l'amiral de Coligny sur Charles IX et de sa politique de soutien aux Pays-Bas révoltés contre l'Espagne, ce massacre fit environ 3 000 victimes à Paris. Le roi de Navarre (le futur Henri IV),  qui venait d'épouser, le 18 août, Marguerite de Valois, sauva sa vie en abjurant. La Saint-Barthélemy, célébrée comme une victoire par le roi d'Espagne Philippe II et le pape Grégoire XIII, est restée un symbole de l'intolérance religieuse.


Marie 1ère (1516-1558)

 

Reine d'Angleterre et d'Irlande, Reine consort de Naples et de Sicile, Reine consort d'Espagne. Fille aînée de Henri VIII, par sa première épouse Catherine d'Aragon, couronnée le 1er octobre 1553 par l'évêque de Winchester Etienne Gardiner, elle épouse le 25 juillet 1554 Philippe II d'Espagne, qui est titré "Roi d'Angleterre" sans être jamais sacré. Marie 1ère est morte sans descendance.




Elisabeth 1ère (1533-1603)


Reine d'Angleterre et d'Irlande. Deuxième fille de Henri VIII, par sa deuxième épouse Anne Boleyn, sacrée le 15 janvier 1559 par l'évêque de Carlisle Owen Oglethorpe, elle est morte sans descendance et sans avoir été mariée, d'où son surnom de "Reine vierge".



Papes

Pie IV (1559-1595) (Jean Ange de Médicis, 1499-1565)



Pie V (1566-1572) (Antonio Michele Ghisliari, 1504-1572)





Grégoire XIII (1572-1585) (Ugo Boncompagni, 1502-1585)



Sixte V (1585-1590) (Felice Peretti, 1520-1590)









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