"Les rois écarlates"
Tim Willocks
(L'Olivier / Points)
Ados / Adultes
L'histoire :
Eugene Cicero Grimes se terre dans une ancienne caserne de pompiers qui lui tient lieu de domicile, tel un clochard, au milieu d'immondices amassés depuis des mois. Depuis sa dernière rencontre avec le flic psychopathe Clarence Jefferson qu'il a laissé pour mort dans une maison en flammes. Depuis le décès de son frère Luther. Autrefois, Cicero était médecin, chirurgien, psychiatre respecté. Maintenant, il n'est plus rien. A peine l'ombre de lui-même. Il n'attend plus rien. Jusqu'à ce jour où il reçoit des mains d'un avocat de Géorgie le testament de Jefferson. Encore un de ses sales coups. Lancer Grimes dans une sombre chasse au trésor : trouver deux valises dans lesquelles le policier a réuni, tout au long de sa carrière, documents, témoignages, preuves, aveux, qui pourraient faire tomber de nombreuses têtes. Dans le même temps, Magdalena Parillaud, veuve et héritière du milliardaire Filmore Eastman Faroe, propriétaire d'une bonne partie de La Nouvelle-Orléans, reçoit, elle aussi, les dernières volontés de Jefferson. Connaissant le capitaine, l'aventure risque d'être dangereuse et sanglante. Que va décider Grimes ? Quelles seront les raisons intimes et profondes de son choix ? Qu'attendait réellement Jefferson de Grimes et pourquoi lui ?
Mon avis :
On retrouve avec bonheur le personnage de Cicero Grimes (découvert dans "Bad City Blues"), plus abîmé, plus torturé que jamais. Mais aussi son père, le très attachant George. Tous deux sont pris dans la même tourmente mais prennent des chemins différents. Récurrents dans tous les romans de Tim Willocks, ses questionnements sur les racines de la violence sous toutes ses formes. On croise ici toutes les générations. Chacun est confronté à une forme de violence d'origine diverse : l'éducation, la famille, l'amour, la jalousie, la vengeance, la guerre, l'humiliation, la soumission, l'insoumission, le désir, la frustration, la cupidité, l'obsession du pouvoir, la révolte pour un idéal, la soif de liberté, la haine... La violence contre soi-même, aussi. Dans cette peinture très noire de notre société d'aujourd'hui, où plus personne ne semble se reconnaître, et où l'on a totalement oublié ces bonheurs simples qui font le sel de la vie, la jeune Ella, qui fait ses premiers pas dans le monde adulte, du haut de ses dix-neuf ans, sera peut-être la bulle d'oxygène que tous attendaient... Et puis il y a le chien, Gul. Trouvera-t-il les Doglands ?
Magistral ! Cela devient une habitude... dont on ne se lasse pas ! On en veut encore !!!
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