jeudi 7 août 2014

"UN CIEL ROUGE, LE MATIN" de Paul Lynch (Albin Michel)



"Un ciel rouge, le matin"
Paul Lynch
(Albin Michel)

Ados / Adultes


Paul Lynch est né en 1977 à Limerick et a grandi dans le Donegal. Il a été critique de cinéma pour le Sunday Times, l'Irish Daily Mail et l'Irish Times avant de signer son premier roman "Un ciel rouge, le matin", salué par la presse anglo-saxonne. Il vient de publier son second roman "The Black Snow" (pas encore dans nos librairies françaises).

L'histoire :
Un ciel rouge, le matin... dans la campagne rude du Donegal de la fin du XIXème siècle, au nord de l'Irlande, comme son père avant lui s'est usé la chair et les os au travail de la terre des Hamilton, impitoyables propriétaires anglais, Coll Coyle est brutalement expulsé, et avec lui sa mère, sa femme enceinte et leur petite fille. Coyle attend du fils Hamilton des explications à cette décision injustifiée. Mais la discussion tourne mal. Dans sa colère, Hamilton chute de son cheval et se tue. Paniqué, Coyle commet l'erreur de cacher le corps et de s'enfuir, laissant derrière lui sa famille. Pour le contremaître, le cruel psychopathe John Faller, le meurtre de son patron est signé. Coyle vient de lui fournir l'excuse de la vengeance pour assouvir son besoin de terreur et de violence. Une chasse à l'homme effroyable est en route...

Mon avis :
A l'origine de ce roman singulier, un fait divers des années 1830. Cinquante-sept ouvriers du rail irlandais ont été exhumés d'une tranchée près de Philadelphie, aux Etats-Unis. Tous venaient du même village du Comté de Donegal. Epidémie de choléra de 1932 ? Assassinat ? Nul ne saura sans doute jamais. Aussi, en hommage à ces fantômes sans sépultures, et pour que ses compatriotes irlandais ne retombent pas dans l'oubli, Lynch a-t-il choisi d'imaginer le destin de l'un d'entre eux sous les traits de Coyle. Un destin brisé, sauvage, douloureux. Une existence qui n'est qu'une succession de fuites : fuite sur le sol irlandais, longue traversée cauchemardesque de l'Atlantique, fuite sur les terres du Nouveau Monde qui se révèle être un enfer, fuite de lui-même. Un roman lyrique et féroce, dominé par une nature toute-puissante entre terre indomptable, océan écumant de colère, et ciel gorgé de tourments. Les paysages, peints de noir, de gris, de pourpre et de rouge sang, tour à tour illuminent la vie des hommes, ou au contraire la vitriolent. Une écriture musicale, jazz électro, obsessionnelle, rythme ce roman d'une poésie redoutablement magnifique.

Très belle découverte !


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