jeudi 17 décembre 2015

"L'enfer de Church Street" de Jake Hinkson (neonoir/Gallmeister)



Jake Hinkson est né en 1975 dans une famille baptiste stricte et fondamentaliste du Sud des Etats-Unis (Arkansas). Voué à être probablement prêcheur comme son père, il traverse une profonde crise religieuse durant sa première année de fac. Plus tard, il abandonne complètement l'Eglise. Il travaille dans une librairie, reprend ses études, goûte à l'alcool. Fan de polars noirs, après dix ans d'enseignement, il publie un recueil regroupant ses articles consacrés au cinéma et un premier recueil de nouvelles.

L'histoire :
Sur le parking désert d'une station Texaco à la sortie de la ville de Sallisaw, en Oklahoma, une petite frappe braque un homme gros, à l'allure inoffensive. Mais Geoffrey Webb n'a rien d'une proie facile. C'est un dur à cuire. Le braqueur n'est plus alors celui qui tient l'arme mais celui qui tient le volant du break pourri. L'obèse propose un marché à son agresseur : en échange de trois mille dollars (son portefeuille est plein à craquer de billets), lui tenir compagnie pendant quatre heures, jusqu'en Arkansas, pour parler. Juste parler.
Geoffrey Webb a connu une enfance difficile. Puis, à l'âge de quinze ans, son oncle, fervent pratiquant baptiste, le prend sous son aile. L'adolescent découvre alors le véritable fonctionnement d'une église, le business de la religion, et décide que ce sera là un avenir très lucratif pour lui. Après ses études supérieures, Geoffrey est nommé aumônier à Little Rock, en Arkensas, où il est chargé d'encadrer un groupe de jeunes. La partie peut commencer. Première étape : séduire la fille du pasteur...

Mon avis :
Voici l'histoire d'un jeune homme ambitieux qui pense pouvoir profiter de la naïveté de gens sincères dans leur foi conservatrice. Mais il va très vite être dépassé par les événements et va sombrer inexorablement dans la spirale du mal et de la violence jusqu'à ce que la peur, la médiocrité et le cynisme annihilent toute étincelle de vie. L'écriture pleine de colère et de douleur résonne comme une revanche. L'enfer sur terre existe bien : ses flammes sont à Church Street.

Un premier roman redoutablement efficace !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire