jeudi 8 août 2013

"LES ENFANTS DU ROI" de Sonya Hartnett (Les Grandes Personnes)



"Les enfants du Roi"
Sonya Hartnett
(Les Grandes Personnes)

Dès 12 ans


Sonya Hartnett, née en 1968, vit à Melbourne (Australie). Parmi les nombreuses récompenses qu'elle a reçues pour son travail, citons, en 2008, le prestigieux Prix suédois Astrid Lindgren. 


Contexte historique :

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, en Grande-Bretagne, ont été organisées des évacuations d'enfants de grandes villes menacées de bombardements vers des zones rurales jugées moins risquées. En général, les enfants partaient avec leur école, ou au moins leur classe, vers un village où ils étaient répartis dans des familles volontaires. Un million d'enfants ont été ainsi évacués. C'est l'un des plus grands mouvements de personnes jamais réalisés dans l'histoire du Royaume-Uni.


L'histoire :
A Londres, au début de la Seconde Guerre Mondiale, à la nuit tombée, toutes les lumières de la ville s'éteignent, et les volets et les rideaux de chaque demeure se ferment à cause d'éventuels bombardements aériens. Ce soir-là, le riche Humphrey Lockwood profite de la fin d'un jeu de cache-cache endiablé avec ses deux enfants pour leur annoncer qu'il est temps pour eux et pour leur mère de se mettre à l'abri à la campagne chez leur Oncle Peregrine. Jeremy, l'aîné âgé de quatorze ans, n'est pas d'accord du tout et se sent suffisamment fort pour être utile à Londres. Mais son père tient bon.
Le lendemain, Jeremy, Cecily, sa soeur de douze ans, et leur mère Heloise prennent le train en Première Classe. A chaque gare qu'ils traversent, ils sont surpris et choqués de découvrir un océan d'enfants de tous âges, de tous milieux sociaux, des évacués qui n'ont pas la chance, eux, de voyager en famille et qui ignorent tout de l'endroit et des gens qui vont les accueillir.
Touchée, Cecily insiste auprès de sa mère pour adopter l'un de ces enfants jusqu'à ce que la guerre soit finie. De mauvaise grâce, Heloise cède et Cecily entreprend le choix d'un évacué de la même manière qu'elle choisirait une poupée dans un magasin de jouets. Son attention se porte sur May, une petite fille de dix ans aux cheveux noir corbeau et aux yeux bleu cobalt.
Maladroite, Cecily se montre très condescendante envers May et insiste sur la fortune de son père. Chez l'Oncle Peregrine, elle présente son invitée comme s'il s'agissait un petit chien, se moque volontiers d'elle et ses mots sont cruels.
Mais très vite, Cecily va s'apercevoir que May n'est pas un jouet, qu'elle sait parler et qu'elle n'a pas sa langue dans sa poche. De plus, une mystérieuse complicité et un respect mutuel semblent naître entre la petite évacuée et le vieil Oncle Peregrine...

Mon avis :
Dans le reflet de cette histoire fantastique et irréelle, se projette l'Histoire de la Grande-Bretagne et l'origine de toutes les guerres : la folie du pouvoir.
Loin de Londres et des grandes villes, protégés dans les campagnes, les enfants, tenus à l'écart de la réalité et de l'horreur de la Seconde Guerre Mondiale, n'en sont pas moins conscients de la tragédie qui se joue autour d'eux.
Cette histoire est celle de la vie d'une famille dans la tourmente. Il n'y a pas de héros. Juste des êtres qui cherchent leur place, leur rôle, leur devoir dans un monde à feu et à sang. Certains vont décevoir, mais d'autres vont surprendre par leur courage. Et puis, il y a cette petite fille, étrangère à la famille, qui porte sa peine, elle aussi, et qui illumine le bout du tunnel.
Longtemps gravé dans notre esprit, ce très beau texte suscite bien des réflexions individuelles ou collectives.

A lire en famille !