Arnaldur Indridason est né à Reykjavik (Islande) en 1961. Diplômé en Histoire, il est journaliste et critique de cinéma. Il est l'auteur de romans noirs couronnés de nombreux prix prestigieux, publiés dans trente-sept pays.
Vient de paraître "Dans l'ombre", premier tome de la "Trilogie des ombres", qui s'étendra de 1941 à 1944. Le second opus, "Femme de l'ombre", est prévu pour octobre prochain, et le troisième pour mars 2018.
"Les nuits de Reykjavik" est la onzième aventure d'Erlendur traduite en français, mais on le découvre ici jeune, lors de sa toute première enquête.
"Je suis un auteur de romans policiers originaire d'Islande. Mon détective, Erlendur, est un solitaire d'âge moyen, très mélancolique, père de famille lamentable, mais détective convenable. Il aime boire de la Chartreuse fabriquée par des moines français, et je ne sais vraiment pas pourquoi, si ce n'est que la Chartreuse est mentionnée dans un de ses romans islandais favoris, de façon quelque peu amusante."
L'histoire :
Il est trois heures du matin quand le central signale une plainte pour tapage nocturne. Sur les lieux, Erlendur pressent quelque chose de plus grave et insiste pour visiter la maison où tout semble calme, en apparence. Et son instinct ne l'a pas trompé. Une femme, couverte de coups, gît sans connaissance sur le sol du salon. Le mari violent est arrêté mais il sera libéré dans la même nuit, les jours de sa compagne n'étant pas en danger... pour cette fois.
A l'aube, Erlendur rentre enfin chez lui. Il ne peut s'empêcher de penser à Hannibal, un pauvre diable qui n'a jamais quitté son esprit. A Reykjavik, d'anciennes tourbières sont devenues des terrains de jeu pour les enfants. Il s'y forme parfois des mares plus ou moins vastes et profondes. Il y a un an, dans un de ces trous nauséabonds, trois copains ont découvert le corps d'un vieil homme. Alors en patrouille, Erlendur fut le premier agent arrivé sur place et il identifia Hannibal, un clochard bien connu des services et auquel il s'était attaché au fil du temps. Taux d'alcoolémie élevé, aucune trace de lutte, l'enquête conclut rapidement à une noyade accidentelle. Mais pour le jeune policier de vingt-huit ans, ce n'est pas si simple...
Mon avis :
Erlendur passe ses nuits à patrouiller, assurer les affaires courantes (conduites en état d'ivresse, tapages nocturnes, bagarres à la sortie des bars et boîtes de nuit, violences conjugales, cambriolages...), et rédiger les procès-verbaux. Jeune policier, il se distingue néanmoins de ses collègues par l'attention qu'il porte aux gens et par le temps qu'il leur accorde. Sa différence est de suivre son instinct, de ne négliger aucune victime, d'avoir compris qu'une enquête n'est pas que l'application d'une technique mais qu'il faut y intégrer la psychologie et l'écoute. C'est un excellent détective en devenir que nous observons : efficace, obstiné, opiniâtre, humain, proche des autres, sensible aux parcours brisés. Des qualités qui le feront remarquer auprès de la Criminelle. Mais ce perfectionnisme et cette farouche détermination seront aussi les fossoyeurs de sa vie sentimentale et familiale.
Un rythme volontairement posé, paisible, pour une affaire délicate et douloureuse autour des sans-abri, et qui, bien sûr, nous met face à notre propre regard et nos contradictions sur la pauvreté et les violences qui nous entourent.
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