vendredi 30 mars 2012

LA LITTERATURE INDIENNE







L’Inde est une république fédérale composée de 28 états et 7 territoires. Cela découle d’un découpage réalisé à l’époque de l’Inde britannique sur une base linguistique et culturelle. C’est dire la diversité de ce pays et qui provoque, bien entendu, de nombreux conflits, des inégalités régionales et sociales, des tensions religieuses (notamment entre hindouistes et musulmans), et des problèmes ethniques. D’autant que l’Inde est le deuxième pays le plus peuplé du monde après la Chine.
On peut néanmoins diviser l’Inde en deux parties. Le Nord où la majeure partie des habitants parle les langues indo-européennes, en particulier l’anglais. Et le Sud, qu’on appelle aussi le monde dravidien avec des langues dravidiennes totalement incompréhensibles pour un habitant du Nord.

Le système de castes, malgré la Constitution du 30 janvier 1948 qui abolit castes et intouchabilité, subsiste toujours et fonctionne ainsi :
-         Les Varnas (prêtres, guerriers, commerçants et serviteurs)
-         Les Jatis (sous-caste) hiérarchisés selon une échelle de pureté par varna
-         Les « Intouchables » (ou « enfants de Dieu » pour le Mahatma Gandhi) sont hors-caste mais organisés en jatis.

      Les langues et les littératures indiennes ont connu des périodes fastes tout au long de l’époque médiévale (du XIIème au XVIIème siècle) et ont donné des chefs d’œuvre inspirés du mysticisme, de la spiritualité, de la magie, de l’ésotérisme, d’abord bouddhistes, puis musulmans. Donc il s’agissait essentiellement de poésie dévotionnelle et religieuse.
 
C’est au contact de l’Europe qu’est né le courant moderne dans les lettres indiennes au tournant du XIXème siècle. Il se manifeste d’abord dans la littérature bengalie, dont les auteurs ont été exposés très tôt à l’influence occidentale. Les Anglais avaient choisi le Bengale comme centre administratif. La ville de Calcutta, capitale de l’Inde britannique jusqu’en 1912, accueille les premiers établissements scolaires dispensant un enseignement de type occidental. Ils vont former une élite indienne différente et des écrivains qui vont renouveler la littérature bengalie en y injectant des idées et des formes neuves comme l’ode, le sonnet, le vers libre, et surtout le roman (social ou historique) et la nouvelle.
 
A la fin du XIXème siècle, le Bengale possédait une littérature de premier plan. La plus éminente figure de cette époque est Rabindranath Tagore (1861 – 1941) qui gagne une grande renommée au Bengale puis en Occident. Son volume de poèmes « L’Offrande lyrique » traduit en anglais lui permet d’obtenir le Prix Nobel de Littérature en 1913.
      A partir de 1947, les musulmans commencent à forger une littérature bengalie distincte de celle de l’Inde. A son indépendance en 1971, le Bangladesh choisit le chant de Tagore « Bengale d’Or » comme hymne national, symbole de rapprochement entre les diverses tendances de la littérature bengalie.
 
A la suite du Bengale, d’autres langues se sont affirmées et diversifiées depuis l’Indépendance de l’Inde. Elles ont produit de brillants écrivains dont les œuvres ont marqué les esprits au cours des cinquante dernières années et qui ont su partager leur fidélité à la tradition avec la modernité.
 
On note, à la lecture de la littérature indienne, un certain nombre de points communs :
-         L’importance de la langue anglaise ;
-         Malgré les douleurs de la période coloniale, l’Inde n’a pas rejeté en bloc ce qu’a apporté avec lui l’Empire britannique. L’Inde a su garder ce qu’elle jugeait utile à son développement et à son évolution tout en préservant son trésor culturel, ses traditions, ses religions ;
-         L’urgence des réformes sociales, économiques et politiques est la principale source d’inspiration des auteurs indiens ;
-         L’émergence, depuis l’Indépendance, d’écrivains « femmes », d’écrivains d’origine « intouchables » ou « dhalit », et de la poésie érotique ;
-         Même si les thèmes évoqués sont terribles, l’ambiance générale reste toujours joyeuse, bruyante, très colorée. Les Indiens semblent avoir cette capacité désarmante à garder sourire et calme en toutes circonstances. Ce qui donne une force supplémentaire à sa littérature.
 
La littérature indo-anglaise connaît, surtout depuis deux décennies, une véritable explosion avec l’émergence d’une nouvelle génération d’écrivains conduite par Salman Rushdie suivi de Vikram Seth (« Un garçon convenable »), de Rohinton Mistry (« L’Equilibre du Monde »), de Arundhati Roy (« Le Dieu des Petits Riens »), de Tarun Tejpal (« Loi de Chandigarth »), ou de V.S. Naipaul, Sir Vidiathar Surajprasad Naipaul, Prix Nobel de Littérature en 2001 (souvent traduit par la nouvelliste Annie Saumont).
(Sources : couleur-indienne.net / lemonde.fr / larousse.fr)