jeudi 1 octobre 2015

"Les amoureux de l'Hôtel de Ville" de Philippe Delerm (Folio)


Philippe Delerm :
Né en 1950 à Auvers-sur-Oise, il a baigné dès son plus jeune âge dans une atmosphère studieuse et cultivée. Fils d'enseignants, lui-même professeur de Lettres en collège, il épouse Martine, une illustratrice de littérature jeunesse avec laquelle il aura un fils, aussi célèbre que lui, Vincent, auteur-compositeur-interprète. C'est en Normandie qu'il pose ses valises, conquis par "le rythme de vie de la région", et c'est là qu'il prend le goût de l'écriture. Ses premiers textes datent de 1976 mais il lui faut patienter sept ans avant de voir son premier roman édité, "La cinquième saison". Suivent une dizaine de récits jusqu'au succès inattendu de "La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules" propulsé en tête de gondoles en 1997 grâce à l'émission de Bernard Pivot. En mars de la même année, il remporte le Prix des Libraires pour "Sundborn ou les jours de lumière".

L'histoire :
François a quarante ans. Il travaille depuis quinze ans dans une librairie. C'est un solitaire. Il a peu d'amis. Sa vie est assez pathétique et triste. Il ne s'est jamais remis de son enfance bâtie sur un mensonge, peut-être involontaire au départ. Ses parents lui ont toujours fait croire qu'ils étaient les amoureux sur la photo de Robert Doisneau "Le baiser de l'Hôtel de Ville". Plaisanterie ou pas, tout le monde a fini par croire à cette histoire. Le père s'en est totalement convaincu et a obligé sa femme et son fils à construire leur vie familiale et sociale autour de ce scénario, à jouer la comédie en permanence. Pour ne rien arranger, aujourd'hui François est au chômage. La librairie vient de fermer. Il sait qu'il doit rebondir mais ses angoisses le paralysent. Il hait tout ce qui lui rappelle son enfance. Il hait cette photo de Doisneau que l'on voit partout. Et pourtant, inconsciemment, il marche pendant des heures dans les rues de Paris à la recherche de photos en noir et blanc de 1950, comme une forme de nostalgie, comme pour saisir des instants fragiles et éphémères de l'enfant qu'il a été mais qui n'a jamais pu s'épanouir...

Mon avis :
On est au bord de la folie. On ne sait pas si le personnage va sombrer ou se relever. Sa psychologie est complexe. On s'interroge, et on s'inquiète pour lui. Troublant et à méditer...

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