jeudi 31 mars 2016

"Le Parrain" de Mario Puzo (Robert Laffont) (1968)






Mario Puzo naît en 1920 à New York dans une famille pauvre d'immigrants napolitains. Cet héritage se retrouve dans plusieurs des romans et nouvelles qu'il publiera dès les années 1960. Son oeuvre la plus célèbre, "Le Parrain", publiée en 1968, est fondée sur des anecdotes amassées lorsqu'il était journaliste à sensation. Il est décédé en 1999.


L'histoire :
Etats-Unis, 1945.
New York. La fille d'Amerigo Bonasera, entrepreneur de pompes funèbres, a été rouée de coups. Ses deux agresseurs n'écopent que d'une peine de prison avec sursis et ressortent libres du procès alors que la jeune femme est toujours hospitalisée et restera défigurée. Fou de colère, le père décide d'en parler à Don Corleone.
Los Angeles. Il y a quelques années, Johnny Fontane était le plus grand chanteur de charme des Etats-Unis d'Amérique. Divorcé de sa première femme, il a abandonné ses deux filles, et s'étonne aujourd'hui qu'elles refusent de le voir. Il a épousé une très belle star d'Hollywood réputée pour son infidélité. Violent avec elle, Johnny n'est pas un modèle du genre non plus. L'alcool, le jeu, les femmes. De plus, il a perdu sa voix. Ses disques ne se vendent plus. Son contrat n'a pas été renouvelé. Et le rôle dont il rêvait pour un prochain film lui a été refusé. Désespéré, il prend le premier avion pour New York. Seul son parrain, Vito Corleone, peut le sauver.
New York. Enzo, jeune mitron, demande à son patron, le boulanger Nazorine, la main de sa fille Catherine. Le boulanger ne s'y oppose pas mais Enzo est un prisonnier de guerre italien à demi-libéré sur parole pour participer à l'effort économique aux Etats-Unis et risque à tout moment d'être renvoyé en Sicile. A moins de devenir citoyen américain. Une seule personne peut l'aider : Don Corleone.
Tout ce petit monde et plusieurs centaines d'autres invités se retrouvent au mariage de Constanzia Corleone, fille de Don Vito Corleone. C'est l'occasion pour chacun d'offrir un cadeau de choix, de présenter ses hommages au père de la mariée et de solliciter la bienveillance du Parrain sur des requêtes personnelles. Don Corleone, force tranquille, écoute avec patience, accorde aux uns et aux autres attention, aide ou protection. Sa puissance est grande, personne ne l'ignore, et il est autant respecté que craint. Mais le Parrain est de la vieille école. Officiellement importateur d'huile d'olive et entrepreneur en bâtiment, ses affaires annexes concernent les maisons de jeux et les syndicats. Vito Corleone n'a jamais aimé le commerce des femmes et se refuse à participer au marché de la drogue. C'est là, peut-être, une erreur fatale dans ce milieu où les rivalités sont grandes, où le but est de s'enrichir toujours plus, où la jeune génération s'impatiente de prendre les rênes, où tout le monde n'a pas le même sens de l'honneur que le Don...

Mon avis :
Un ouvrage fascinant sur l'histoire d'une famille aux pleins pouvoirs et qui donne à découvrir tous les rouages d'une entreprise mafieuse prospère et impitoyable. De son enfance au fin fond de la campagne sicilienne à sa jeunesse à New York, comment Vito Corleone a-t-il construit, avec une poignée de petits voyous, un empire considérable, tout-puissant, redouté, mais aussi très convoité, et comment en est-il devenu son chef charismatique. Les ramifications de cette organisation se retrouvent dans toutes les strates de la société, grangrènent, corrompent, menacent... Un roman féroce et passionnant devenu culte. On comprend pourquoi ! Et on dévore avidement !

Le film :


"Le Parrain" (1972), film américain de Francis Ford Coppola avec Marlon Brando, Al Pacino, James Caan, Robert Duvall, Diane Keaton. Musique de Nino Rota (avec la participation de l'auteur-compositeur Carmine Coppola, le père du réalisateur). 

De très nombreuses récompenses, dont :
  • Oscars 1973 : Meilleur film + Meilleur acteur (pour Marlon Brando qui le refuse pour protester contre l'image négative des Indiens d'Amérique dans l'industrie cinématographique et à la télévision, et envoie à sa place une jeune indienne chargée de lire un discours pour les droits de son peuple) + Meilleur scénario adapté (pour Mario Puzo et Francis Ford Coppola)
  • Golden Globe Award 1973 : Meilleur film dramatique + Meilleur réalisateur + Meilleur acteur (Marlon Brando) + Meilleur scénario
  • Grammy Award 1973 : Meilleure bande originale pour un film (pour Nino Rota)
Quelques notes de musique...

Marlon Brando (gauche), James Caan
(1er plan centre),Coppola (droite)
sur le tournage du "Parrain"
Francis Ford Coppola est né à Détroit en 1939. Ses oeuvres spectaculaires, ses recherches techniques ont fait de lui l'incarnation de la nouvelle génération hollywoodienne des années 1970. "Le Parrain" (1972), "Apocalypse Now" (1979), "Rusty James" (1983), "Cotton Club" (1984), "Jardins de pierre" (1987), "Tucker" (1988), "Dracula" (1992), "L'idéaliste" (1997). Depuis, il se consacre à la production, entre autres, de "Sleepy Hollow, la légende du cavalier sans tête" de Tim Burton, du film "Dr Kinsey" de Bill Condon, ainsi que les films de sa fille Sofia Coppola : "The Virgin Suicides", "Lost in translation" et "Marie-Antoinette".


Giovanni "Nino" Rota (Milan, 1911 - Rome, 1979). Compositeur et chef d'orchestre italien, il est particulièrement réputé pour ses compositions pour le cinéma (musique originale pour environ 170 films), notamment pour les films de Fellini. Il est le lauréat, en 1973, d'un Golden Globe et d'un Grammy Award pour "Le Parrain", puis en 1974 d'un Oscar de la Meilleure musique de film pour "Le Parrain II". Il est également le compositeur de quatre symphonies, onze opéras, neuf concertos, ainsi que d'une musique de chambre abondante. 
"Barrage contre le Pacifique", "La Dolce Vita", Plein soleil", "Rocco et ses frères", "Les séquestrés d'Altona", "Le Guépard", "Mort sur le Nil"...

Mon avis :
Bien entendu, il est impossible de retrouver tous les éléments qui font la richesse du roman de près de neuf cents pages. Néanmoins, le scénario est fidèle et remarquable. Quel film ! Marlon Brando est extraordinaire ! Il est Don Corleone. C'est un bonheur également de revoir toute cette brochette de brillants acteurs, jeunes à l'époque, devenus incontournables aujourd'hui, Al Pacino en tête.

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