Shirley Jackson (1916, San Francisco, Californie - 1965, North Bennington, Vermont) est une romancière américaine, spécialiste du récit fantastique et d'horreur, et auteur du roman policier "Nous avons toujours vécu au château". Son livre "La maison hantée" (1959) est tenu par Stephen King pour l'un des meilleurs romans fantastiques du XXème siècle.
Diplômée de l'université de Syracuse en 1940, elle épouse la même année l'écrivain Stanley Edgar Hyman. Le couple s'installe dans le Vermont et donne naissance à quatre enfants. Cette vie familiale rangée et heureuse trouve un écho dans des publications autobiographiques tardives de Shirley Jackson.
En 1948 paraît "The Road Throught the Wall", un premier roman d'horreur, suivi d'une série de nouvelles plus tard réunies dans le recueil "La Loterie et autres histoires". S'y déploient des qualités qui ont fait la notoriété de leur auteur : une mise en situation ancrée dans un quotidien banal, le passé trouble des personnages, l'entretien diabolique du doute sur les événements surnaturels qui s'imposent peu à peu. "Nous avons toujours vécu au château", sorte de roman gothique moderne, est un thriller qui a porté à son pinacle la notoriété de Shirley Jackson. Ce roman a connu une adaptation sur scène.
"La maison hantée" a été porté à l'écran sous le titre "La maison du diable" par Robert Wise en 1963, avec Julie Harris, Claire Bloom et Richard Johnson. Il s'agit d'un classique du cinéma d'épouvante, servi par une mise en scène magistrale, avec très peu d'effets spéciaux.
En 2016, Miles Hyman, petit-fils de Shirley Jackson, a publié une bande-dessinée aux éditions Casterman, "La Loterie", très belle adaptation de la nouvelle culte de sa grand-mère. Cet ouvrage vient d'être sélectionné pour le Prix SNCF du polar 2018 - Catégorie BD.
L'histoire :
Solitaire, perdue au coeur de jolies collines verdoyantes et silencieuses, Hill House est une vieille bâtisse de quatre-vingts printemps. Nombreux la disent hantée. Curieux et intrigué, le Docteur John Montague, anthropologue, décide de la louer pour trois mois afin de constater la véracité des phénomènes et de les étudier selon une méthode utilisée par les chasseurs de fantômes du XIXème siècle. Pour l'assister dans ses recherches et ses expériences, il invite Eleanor, Theodora et Luke, trois jeunes gens doués de facultés particulières. Eleanor arrive la première sur les lieux. Après avoir traversé un charmant petit village, elle s'arrête devant un portail fermé avec chaîne et cadenas. L'accueil du gardien, Dudley, est pour le moins glacial. Au bout d'une longue hésitation, il consent enfin à lui céder le passage. Eleanor découvre alors Hill House mais son excitation est de courte durée. La maison est hideuse et menaçante...
Mon avis :
Ce huis clos, entre quatre personnes qui ne s'étaient jamais rencontrées auparavant, commence dans un esprit joyeux et bon-enfant. Puis, les jours passent, les divergences apparaissent et les caractères se révèlent. La peur croît pas à pas. Le sentiment d'enfermement est oppressant et remarquablement dépeint, dans ces lieux sinistres et malsains. Les portraits des personnages sont dessinés avec finesse et psychologie. D'une poésie envoûtante, cette histoire, située dans les années 1950, s'inscrit dans la pure tradition du romantisme du XIXème siècle : mystère, fantastique, sans négliger les tourments de l'âme et sa noirceur.
Un excellent classique de la littérature d'épouvante !
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