samedi 7 octobre 2017

"L'Apothicaire" de Henri Loevenbruck (J'ai lu)


Henri Loevenbruck est un écrivain, parolier et scénariste français, né en 1972 à Paris. Auteur de nombreux romans ("La Moïra", "Le Syndrome Copernic", "Le Rasoir d'Ockham", "L'Apothicaire", "Nous rêvions juste de liberté"...), il est traduit dans plus de quinze langues. Il est membre fondateur de la Ligue de l'imaginaire aux côtés, entre autres, de Bernard Werber, Franck Thilliez, Bernard Minier et Maxime Chattam. En juillet 2011, il a été nommé Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres.

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Rappels historiques :

Philippe IV dit Philippe le Bel ou le Roi de Fer (1268 - 1314), de la dynastie des Capétiens, fut roi de France de 1285 à sa mort en 1314. Fils de Philippe III le Hardi et d'Isabelle d'Aragon, il intervient en Flandre, provoquant un soulèvement général. Battu par les milices urbaines à Courtrai (1302), il parvient néanmoins à soumettre les cités en 1304. Par ailleurs, il étend son royaume à l'est. Mais son règne est avant tout marqué par le grave conflit l'opposant au pape Boniface VIII. Entouré de légistes (Pierre Flote, Enguerrand de Marigny, Guillaume de Nogaret) imbus de l'idée de la toute-puissance royale, Philippe le Bel cherche à renforcer ses prérogatives. Le conflit débute à propos de la levée des décimes (1296) et rebondit avec l'arrestation par le roi de l'évêque de Pamiers (1301). Sur le point d'excommunier Philippe le Bel, le pape est victime à Anagni (Italie) d'une conjuration ourdie par Nogaret (1303). L'élection de Clément V (1305), qui s'installe en Avignon, marque la victoire complète du roi de France. A l'intérieur, Philippe le Bel, animé par une volonté centralisatrice, accroît l'importance de la chancellerie et de l'hôtel du roi, et précise le rôle des parlements. Aux prises avec de graves difficultés  financières, il s'en prend aux Juifs et aux banquiers (les Lombards) dont il confisque les biens avant de les bannir. Puis il s'empare des richesses des Templiers et leur intente un procès. Les principaux chefs sont arrêtés (1307) et nombre d'entre eux brûlés entre 1310 et 1314. Philippe le Bel meurt le 29 novembre 1314 au Château de Fontainebleau des suites d'une chute de cheval survenue lors d'une partie de chasse.

Jacques de Molay est né vers 1244 à Molay, Comté de Bourgogne, aujourd'hui Franche-Comté. Dernier grand maître de l'Ordre du Temple, il mène une carrière discrète en Orient. Elu à la tête des Templiers (1292 ou 1298), il est confronté à la chute des Etats latins après la prise d'Acre par les Mamelouks. De Chypre, où les chrétiens d'Orient se sont repliés, il anime alors la lutte pour la reconquête de Jérusalem, en s'appuyant sur une alliance avec les Mongols. Mais cette stratégie échoue. Convoqué en France par le pape Clément V pour discuter de la croisade et de la fusion entre les Ordres du Temple et de l'Hôpital, Molay se trouve pris au piège d'une machination qui porte un coup fatal aux Templiers. Toujours en quête de fonds, Philippe le Bel convoite leurs richesses. En les accusant d'hérésie et de pratiques obscènes, il obtient ainsi du pape Clément V l'arrestation des Templiers résidant en France. Comme de nombreux frères, Jacques de Molay est arrêté le 13 octobre 1307. Sous la torture, il avoue les faits reprochés et il est emprisonné. L'Ordre est dissous par le pape Clément V en avril 1312. Les biens des Templiers sont donnés aux Hospitaliers et à divers autres ordres de moines soldats. En 1314, Jacques de Molay comparaît à nouveau, revient sur ses aveux et refuse de renier son ordre. Le 18 (ou 11 ou 19) mars, il meurt sur le bûcher.

La fin dramatique de Jacques de Molay a inspiré légendes et fictions tournant en particulier autour de la malédiction qu'il aurait lancée, juste avant sa mort, contre Philippe le Bel et Clément V. La plus célèbre suite romanesque est "Les Rois maudits" (1955 à 1977) de Maurice Druon, qui prend pour point de départ l'exécution de Molay. Sous la plume de Maurice Druon, la malédiction supposée de Jacques de Molay devient : "Avant un an, je vous cite à paraître au tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste châtiment ! Maudits ! Maudits ! Vous serez tous maudits jusqu'à la treizième génération de vos races !".

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L'histoire :

Andreas Saint-Loup est l'apothicaire le plus réputé de Paris. Installé rue Saint-Denis, sa renommée tient à la part de mystère qui l'entoure, à sa grande discrétion, à l'immense étendue de ses connaissances, à l'efficacité de ses prescriptions, et à son égale bienveillance envers les patients riches comme les plus pauvres.

Ce matin du 11 janvier 1313 devait être le début d'une journée parfaitement ordinaire. Mais un événement troublant survint. Pour une raison inexplicable, comme s'il la voyait pour la première fois, Andreas s'arrête face à une porte basse, à mi-étage de sa maison à colombages, qui ouvre sur une petite pièce entièrement vide, sans fenêtres, sans meubles et sans un grain de poussière. Intrigué, l'apothicaire demande à son apprenti, Jehan, s'il est déjà entré dans cette chambre. Jehan n'avait jamais prêté attention à la porte. Andreas interroge ensuite Marguerite, sa fidèle domestique. Quand avait-elle fait le ménage pour la dernière fois dans cette pièce inoccupée ? Confuse, la vieille femme avoue l'avoir complètement oubliée, et ce depuis fort longtemps. Comme tous les occupants de cette demeure, d'ailleurs.

Au même moment, à Pampelune, au royaume de Navarre, un vieil érudit reçoit la visite de deux hommes entièrement vêtus de noir qui, sous la menace de tortures abominables, lui extorque le nom d'un apothicaire français venu le voir en 1304 : Andreas Saint-Loup.

Aux portes de Béziers, Zacharias, un vieil homme sans âge, un sage, un philosophe, un musicien, un conteur d'histoires, un fils d'Israël, interdit d'entrer dans la ville depuis que le roi Philippe le Bel s'en est pris aux Templiers et aux Juifs, a trouvé refuge dans une capitelle où il serait mort de faim et de froid depuis longtemps sans l'aide d'Aalis, une jeune fille avide d'écouter ses récits de voyages...

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Mon avis :
Extraordinaire roman historique, d'aventure, de mystère, à la fois savant, divertissant et diablement passionnant ! Huit cents pages qui ensorcellent, assurément !!!




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