vendredi 2 novembre 2018

"A l'Ouest rien de nouveau" de Erich Maria Remarque (Le Livre de Poche)

Erich Maria Remarque est un écrivain né en 1898 à Osnabrück (Allemagne). Engagé volontaire en 1916, blessé en 1918, il exerce divers métiers après la guerre, puis trouve sa voie dans le journalisme et la littérature. Son roman "A l'Ouest rien de nouveau" (1929) connaît un succès mondial, est traduit en 32 langues et est adapté au cinéma dès 1930. Mais il subit aussi de violentes attaques et est interdit en Allemagne dès 1933. Exilé, Remarque vit dès lors en Suisse et aux Etats-Unis. Son second très grand succès, "Arc de triomphe" (1946), se passe en 1938-1939 dans les milieux de l'émigration allemande à Paris. Déchu de sa nationalité allemande en 1938, Erich Maria Remarque est naturalisé américain en 1947. Il meurt en 1970 à Locarno (Suisse).

Tout comme "L'adieu aux armes" d'Hemingway, paru la même année (1929), "A l'Ouest rien de nouveau" veut témoigner pour cette "génération anéantie par la guerre, même si elle a échappé à ses obus". Le héros, Paul Bäumer, passe directement des bancs de l'école à la caserne, puis au front, où il est tué dans une des dernières escarmouches. Confronté à la réalité de la guerre, il prend conscience du caractère mensonger des idéaux qu'on lui avait prêchés et découvre une fraternité des hommes par-delà les frontières.

L'histoire :

Ils sont Allemands. Ils sont partis à cent-cinquante au front. Quinze jours plus tard n'en sont revenus que quatre-vingts. Alors pour les survivants, le calcul est simple, c'est double-ration de fricot, de tabac et de miel artificiel. Katczinsky, à quarante ans, est le plus âgé. Tjaden, Müller, Kropp, Leer, Westhus, Detering, Kemmerich, et le narrateur, Paul Bäumer, n'ont pas vingt ans, et pourtant, face aux "jeunes recrues", ils font figure de vétérans.

Derrière les baraquements, à l'abri des obus, les latrines communes, évidemment sans portes, accueillent une vingtaine d'hommes. Passée la gêne des premiers jours, l'endroit est devenu - pour combien de temps encore ? - le plus en sécurité ; "le rapport des chiottes", c'est là où les soldats se retrouvent pour se reposer, discuter, boire, jouer aux cartes...

"Nous ne combattons pas, nous nous défendons contre la destruction."

Mon avis :
Erich Maria Remarque décrit admirablement, avec une puissance extraordinaire, et sans la moindre haine envers l'ennemi, l'épouvantable chaos, l'horreur indicible aux familles, aux civils. Il décrit aussi, et surtout, ce lien exceptionnel, indéfectible qui unit les frères d'armes et sans lequel tous deviendraient fous.

L'actrice Marlène Dietrich, un temps la compagne de Remarque et son amie jusqu'à sa mort, a dit de l'écrivain : "Il a une capacité que peu d'hommes possèdent : celle de comprendre les émotions de l'existence."

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