jeudi 14 mai 2015

"HELOÏSE, OUILLE !" de Jean Teulé (Julliard)


Ce roman contient de nombreuses scènes érotiques... fort bien écrites et pleines d'humour, certes... mais qui ne s'adressent pas aux plus jeunes ou aux personnes délicates.

Héros de ce roman :
Héloïse d'Argenteuil (1092-1164) et Pierre Abélard (1079-1142), personnages réels, ont vécu une intense (et tragique) histoire d'amour devenue populaire et mythique. Héros à travers les siècles de biographies, fictions, poèmes, pièces de théâtre, oeuvres d'art...

Jean Teulé est né en 1953 dans la Manche. Il grandit à Arcueil dans une famille de militants communistes. Ancien dessinateur et chroniqueur à la télévision, il a signé de nombreux albums et scénarios de bande dessinée, avant de troquer ses crayons contre la plume. Depuis vingt-cinq ans, il se consacre entièrement à l'écriture, avec une prédilection pour le roman historique. Parmi ses plus beaux succès, citons "Le magasin des suicides" (adapté à l'écran par Patrice Leconte), "Le Montespan" (traduit en dix-neuf langues), "Mangez-le si vous voulez" et "Charly 9". "Héloïse, ouille !" est son quinzième roman.

L'histoire :
En cet été 1118, à Paris, le Chanoine Fulbert propose à Pierre Abélard, professeur et philosophe adulé, de devenir le précepteur de sa nièce Héloïse, jeune femme intelligente et cultivée. Un amour fou et charnel dévore très vite les deux tourtereaux. La belle a dix-huit ans, lui près de quarante, mais n'écoutant que leurs désirs, ils se comportent comme des adolescents, manquent de discrétion et multiplient les imprudences. De douloureux tourments vont, hélas, rapidement les séparer...

Mon avis :
Voilà une version de l'histoire d'Héloïse et Abélard qui ne manque pas de piment - ou de gingembre - ! L'auteur assure, dans ses interviews, que tout est vrai. Alors, croyons-le ! La première partie est diablement débridée, mêlant habilement expressions paillardes et vieux français délicieusement imagé. Le couple, pour son époque, ne se refuse aucun plaisir. C'est réjouissant, poétique, drôle. La deuxième partie, si Jean Teulé ne se départ pas de son talent de conteur ni de son humour, est plus sombre, plus grave. Héloïse brûle d'un amour incommensurable pour Abélard. Elle en est bouleversante. Elle si en avance sur son temps, son sacrifice (s'enfermer jusqu'à sa mort dans les Ordres) force l'admiration mais aussi l'étonnement. Elle voue à son amant une confiance indéfectible. Abélard, lui, se conduit en lâche. Il abandonne sa bien-aimée. Mais n'est-ce pas pour mieux survivre au déshonneur et au chagrin ? A nous, lecteurs, de suivre le chemin des deux héros, de vivre auprès d'eux, de les écouter, de lire leur correspondance, de définir ce que veut dire "aimer", et de nous forger notre propre opinion.

Un texte croustillant, trop pour certains,
mais bien moins léger qu'il ne veut bien paraître !

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