mardi 1 août 2017

"Aldo, mon ami et autres nouvelles" d'Annie Saumont (Flammarion)


Hommage à Annie Saumont qui nous a quittés en janvier dernier...


Une petite fille "qui lisait dans la rue en allant aux provisions", c'est ainsi qu'Annie Saumont se remémore l'enfant qu'elle était.

Annie Saumont, nouvelliste française, est née en 1927 à Cherbourg (Manche). Elle passe son enfance et son adolescence près de Rouen. Après ses études d'Anglais, elle part travailler à Paris où elle devient traductrice, notamment de J.D. Salinger ("L'attrape-coeurs"), de John Fowles, de Nadine Gordimer (Prix Nobel de Littérature 1991), et de Sir Vidiathar Surajprasad Naipaul ou V.S. Naipaul (Prix Nobel de Littérature 2001).

Les nouvelles d'Annie Saumont, marquées par la lecture de Julio Cortazar, sont autant de tragédies minuscules tour à tour cruelles, tendres ou désespérées. Minutieuses et laconiques, sans pathos ni commentaires, elles mettent à vif l'instant du quotidien où tout bascule.

Annie Saumont est l'auteur de "Quelques fois dans les cérémonies", "Je ne suis pas un camion", "Les voilà quel bonheur", "Un soir, à la maison". Son oeuvre, couronnée par de nombreux prix prestigieux et unanimement saluée par la critique, est étudiée dans les universités américaines et traduite dans le monde entier.

Annie Saumont est décédée le 31 janvier 2017 à Paris.

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Mon avis :

Onze nouvelles toutes liées à l'enfance et aux souvenirs de jeunesse. Des histoires en apparence ordinaires, anodines, mais qui, soudain, nous explosent à la figure, frappent notre conscience et révèlent nos propres fêlures, nos propres blessures.

L'auteur ne fait jamais la morale. Mais elle attire sans cesse notre attention et notre vigilance sur les souffrances secrètes et silencieuses.

Merci, Madame Annie Saumont !

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Deux autres conseils de lecture...

"Les croissants du dimanche" (Julliard)

Le destin émaille notre chemin d'événements heureux ou malheureux que nous ne sommes pas toujours en mesure de contrôler...

Des textes courts, souvent sombres, et si réels pour certains. Une écriture vive et sensible. Nous recevons ces blessures de la vie en plein coeur. Elles nous captivent et nous interrogent.

Ici ou là, un clin d'oeil jouissif à Edgar Allan Poe et Agatha Christie.


"Le tapis du salon" (Julliard)

Les taches du passé, comme une tache d'encre sur un tapis, ne s'effacent pas...

De son écriture épurée, brute, économe en ponctuations, Annie Saumont nous livre des histoires sombres et terrifiantes dans un quotidien ordinaire, presque banal, où le mot "fin" s'abat, inattendu, implacable. 

Un régal !

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