Don Carpenter est né en 1931 à Berkeley, en Californie (Etats-Unis). Son premier roman, "Sale temps pour les braves", publié en 1966 et traduit en français pour la première fois en 2012, a connu un énorme succès public et critique et l'installe dans le paysage littéraire américain. Proche des écrivains de la scène de San Francisco, et en particulier de Richard Brautigan, pendant douze ans, il travaille comme scénariste pour Hollywood, et fera de cette expérience la matière de plusieurs de ses livres. En trente ans, il publiera une dizaine de romans et de recueils de nouvelles. Il met fin à ses jours en 1995. "Un dernier verre au bar sans nom", son ultime roman, paraît après sa mort.
L'histoire :
Jaime et Charlie se sont connus en 1958 à l'Université de l'Etat de San Francisco. Elle était en première année de Lettres. Lui, étudiant du département d'anglais vétérans de la guerre de Corée. Chacun désirant plus que tout devenir écrivain, célèbre et reconnu, cela va de soi. Fille de journaliste, Jaime était particulièrement brillante. Mais Charlie, de par son expérience militaire, raflait tous les prix.
Leur première nuit d'amour se passa après une fin de soirée surréaliste au Tosca Café, sur Columbus, où, par le plus grand des hasards, Jaime croisa ses parents qui n'étaient pas censés être là. Son enfance l'abandonna, ce soir-là, entre une famille brisée par les mensonges et un coup de foudre aussi soudain que singulier.
Quelques semaines plus tard, Jaime apprend qu'elle est enceinte. Dans le même temps, son père meurt dans les bras de sa maîtresse, et sa mère perd tous ses biens et noie ses désillusions dans l'alcool. Quant à Charlie, diplômé, il obtient une bourse pour le cursus d'écriture littéraire à l'Université de l'Iowa et espère épouser Jaime...
Mon avis :
Attention ! Pépite !!! Quel roman ! Quel roman !!!
En suivant le parcours d'une poignée d'amis, futurs écrivains renommés ou rêveurs incorrigibles, l'auteur balaie de sa plume près de trois décennies d'histoire de la littérature américaine, des années 1950 à 1970 : des classiques de la Lost Generation (Fitzgerald, Hemingway) à la Beat Generation (Kerouac, Ginsberg), en passant par le Hard-boiled (Hammett, Chandler), les romanciers de guerre (Norman Mailer, James Jones), la San Francisco Renaissance (poètes d'avant-garde), la Woodstock Generation (Bob Dylan, Jim Morrison, Gary Snyder), sans oublier les sirènes de Hollywood et l'écriture de scénarios.
Autour des personnages - ô combien exquis et séduisants - et du spectre de leur manuscrit, se confondent amour, amitié, ambition, concurrence, jalousie. Mais un point, néanmoins, les relie : ces cafés et ces bars qui jalonnent leur existence et où tout, finalement, se décide.
Exaltant !!!
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