jeudi 2 avril 2015

"SUR LES PAS DE SMILEY" d'Amanda Cross (Rivages/Mystère)




"Sur les pas de Smiley"
Amanda Cross
(Rivages/Mystère)




Engagement : Dénonce la condition des femmes, notamment  dans le milieu universitaire américain, et toutes les formes d'injustices faites aux minorités en général.

Carolyn Heilbrun, née en 1926, est une universitaire américaine spécialiste de la littérature anglaise, du Bloomsbury Group (qui réunit un certain nombre d'artistes et d'intellectuels britanniques de la première moitié du XXème siècle) et de l'histoire de la condition féminine. Mariée, mère de trois enfants, elle est professeur à l'université de Columbia où elle est la première femme titulaire d'une chaire dans le département d'anglais. Personne ne soupçonne qu'elle est aussi écrivain sous le pseudonyme d'Amanda Cross. Elle a publié quatorze romans policiers dont l'héroïne principale, Kate Fansler, féministe, engagée, au caractère bien trempé, enseigne à l'université tout en menant ses enquêtes. Carolyn Heilbrun se suicide en 2003. Selon son fils, elle ne souffrait d'aucune maladie mais estimait simplement avoir fait son temps.

"Meurtre à Harvard" reçoit le Prix Nero, grand prix américain de littérature policière.

A lire également :
  • "L'affaire James Joyce" (1967)
  • "Justice poétique" (1970)
  • "Le complexe d'Antigone" (1972)
  • "A propos de Max" (1976)
  • "Meurtre à Harvard" (1981)
  • "Une mort si douce" (1984)
  • "Sans nouvelles de Winifred" (1986)
  • "Insidieusement vôtre" (1989)
  • "Sur les pas de Smiley" (1995)

L'histoire :
Sur le vol Londres/New York, un homme se réjouit de n'avoir personne assis à ses côtés lorsqu'une femme s'installe à la place libre. Cela aurait pu être une femme jeune et jolie. Mais non. Sa voisine est âgée, et ronde de surcroit. Défilent alors dans sa tête tous les préjugés les plus désagréables et machistes. Or, à sa grande surprise, aucun ne correspondra à la passagère. Elle ne lui racontera pas sa vie ni ses petits bobos, lira Freud et John Le Carré (et pas un magazine people), boira de l'aquavit (et pas une tisane), et c'est lui le premier qui la dérangera pour se rendre aux toilettes. A l'aéroport, elle se volatilisera, laissant l'homme secrètement déçu. Quelques mois plus tard, ce qui est, au départ, un objectif pour un couple de se rapprocher un peu plus, va, par l'intermédiaire d'une femme mystérieuse et volontaire, bousculer les règles datées de la modeste et très conservatrice université Schuyler. Reed Amhearst quitte le bureau du procureur, le temps d'un semestre, pour rejoindre les bancs de cette faculté de droit afin de mettre en place un atelier d'aide judiciaire. Parallèlement, son épouse, Kate Fansler, professeur de littérature anglaise réputée, se laisse convaincre d'organiser, au sein du même établissement que son mari, un cours de littérature conjointement avec un cours de droit donné par le jeune professeur Blair Whitson...

Mon avis :
L'intrigue de ce roman engagé n'est qu'un prétexte à un véritable plaidoyer pour la cause des femmes et contre l'injustice faite à toutes les minorités en général. Le statut des femmes dans le monde de l'enseignement supérieur est défendu avec force. Généreusement ponctué de citations et de références littéraires excellemment choisies, illustrant et appuyant les propos des personnages, apportant tantôt gravité, tantôt impertinence et humour, ce texte garde à la fois légèreté et militantisme. L'auteur nous offre une brillante réflexion politique et sociale. C'est aussi un bel hommage à John Le Carré et à l'ensemble de son oeuvre. Et puis, comment ne pas tomber sous le charme d'une héroïne qui ne refuse pas, de temps en temps, un verre de très bon whisky écossais ?

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