Café Gourmand composé d'un assortiment de toutes les littératures, généreusement saupoudré de coups de coeur et pimenté d'un grain de folie...
samedi 3 février 2018
"Psychiko" de Paul Nirvanas (10/18)
Paul Nirvanas est un des nombreux pseudonymes de l'écrivain grec Pétros K. Apostolidis (1866-1937). Médecin dans la marine de guerre hellénique puis journaliste et homme de lettres, tout à la fois poète, nouvelliste, romancier, dramaturge, essayiste, chroniqueur et traducteur, Paul Nirvanas a aussi vulgarisé en Grèce la philosophie de Friedrich Nietzsche et a travaillé en tant que scénariste pour le jeune cinéma de son pays.
Paru en 1928 sous forme de feuilleton, "Psychiko", considéré comme le premier polar grec, met en place une mécanique infernale, où une police apathique affronte un faux coupable en quête de gloire.
L'histoire :
Une jeune femme a été assassinée à l'arme blanche à Psychiko, un quartier d'Athènes. Un mois plus tard, la victime n'a toujours pas été identifiée, la police n'a aucune piste et la presse ne s'intéresse plus à l'affaire. C'est alors que Nikos Mochanthis, riche héritier en mal de notoriété, décide de mettre son plan à exécution. Nourri aux romans populaires, policiers ou d'épouvante, il veut lui aussi être le héros d'une histoire romanesque et voir sa photographie à la une des journaux. Comme s'il s'agissait d'une expérience amusante ou d'une farce originale, il va bientôt se faire passer pour le meurtrier de la jeune inconnue de Psychiko...
Mon avis :
Ce texte est incroyablement moderne et visionnaire. Paru en 1928, il annonce l'ampleur que va prendre la presse à scandale au cours des décennies à venir et souligne la fascination toujours vive du public pour les faits divers sordides. Nikos Molochanthis est un jeune homme naïf et rêveur, prêt à tout pour son "quart d'heure warholien". Mais très vite il se trouve pris dans les mailles de son propre jeu, enfermé derrière les barreaux et prisonnier de son mensonge.
Un roman à suspense très agréable, fluide, ponctué d'humour caustique et d'ironie, et qui donne à réfléchir. Une très heureuse découverte !
"La vérité sur l'affaire Harry Quebert" de Joël Dicker (De Fallois/Poche)
Grand Prix du roman de l'Académie française 2012
Prix Goncourt des lycéens 2012
Ce roman est en cours d'adaptation pour le petit écran par le réalisateur français Jean-Jacques Annaud ("Le Nom de la Rose", "L'ours", "Sept ans au Tibet"). L'acteur Patrick Dempsey ("Grey's Anatomy") endossera le rôle de Harry Quebert. La diffusion de la série, composée de dix épisodes, est prévue sur TF1 en 2018.
Joël Dicker est un écrivain suisse, de langue française, né à Genève en 1985 d'une mère libraire et d'un père professeur de français, une famille à la fois originaire de France et de Russie. Passionné d'écriture dès l'enfance, il fonde "La gazette des animaux" à l'âge de dix ans et publie une première nouvelle très remarquée, "Le Tigre", à vingt-cinq ans. En 2009, il finit son premier roman, "Les derniers jours de nos pères", sur l'histoire méconnue du SOE, une branche des services secrets britanniques qui a formé des résistants français durant la Seconde Guerre mondiale. L'année suivante, en 2010, il est diplômé en droit à l'université de Genève et son premier roman est récompensé du Prix des écrivains genevois. "La vérité sur l'affaire Harry Quebert", son deuxième roman, se situe aux Etats-Unis que l'écrivain connait bien puisqu'il passe tous ses étés dans le Maine, en Nouvelle-Angleterre. En 2015 paraît "Le Livre des Baltimore" (De Fallois), une suite de "La vérité sur l'affaire Harry Quebert" bien que les deux ouvrages peuvent se lire indépendamment.
La sortie du quatrième roman de Joël Dicker, "La disparition de Stéphanie Mailer" (De Fallois), est annoncée pour le 7 mars 2018.
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L'histoire :
30 août 1975
Nola Kellergan, une adolescente de quinze ans, disparaît à Aurora, New Hampshire.
10 février 2008
Marcus Goldman arrive à Aurora, invité par son ami et mentor, Harry Quebert, dans sa belle propriété de Goose Cove, au bord de la mer, un magnifique endroit aux allures de carte postale.
Marcus est un jeune écrivain. Son premier roman, publié en 2006, est devenu immédiatement un best-seller et a fait de lui un homme riche et célèbre. Mais depuis ce succès, il est à la peine. Pressé par son agent, lui-même pressé par la maison d'édition, il n'a aucune inspiration pour son second livre et le contrat avec son éditeur expire en juin. Désespéré, il appelle son meilleur ami, Harry Quebert, écrivain éminemment respecté et son ancien professeur de littérature à l'université de Burrows (Massachusetts). Confiant du don remarquable de son élève, Quebert propose à Marcus de passer quelques semaines à Goose Cove où ils travailleront ensemble son manuscrit.
Un jour, seul à la maison pendant que son ami donne cours à l'université, Marcus butine dans la bibliothèque et découvre par hasard, dans des documents privés qu'il n'aurait sans doute pas dû lire, qu'au milieu des années 1970, son mentor a eu une liaison, tenue secrète, et pour cause : le professeur avait alors trente-quatre ans et la jeune fille, Nola Kellergan, seulement quinze. Quebert lui avouera qu'ils étaient très amoureux, que son roman, "Les origines du mal", un chef-d'oeuvre qui fait aujourd'hui référence, a été écrit pour Nola et qu'ils allaient fuir ensemble au moment de sa disparition à laquelle il n'est en rien lié. Marcus n'a aucune raison de douter de son ami. A la fin du mois de mars, il retourne à New York sans la moindre ébauche d'une histoire.
12 juin 2008
Toujours atteint du syndrome de la feuille blanche, Marcus est prêt à jeter l'éponge sur sa carrière d'écrivain lorsqu'un terrible fait divers enfièvre tous les médias. Des ossements humains ont été retrouvés dans le jardin de la propriété de Harry Quebert...
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Mon avis :
On commence et... 850 pages plus tard, on regrette que ce soit déjà fini ! Ce roman, foisonnant de rebondissements, de coups de théâtre et d'autres belles surprises, est bien plus qu'un thriller au suspense intense. C'est aussi une réflexion sur les écrivains et le travail d'écriture, sur la littérature, sur la transmission, sur la nécessité des échecs et la perversité du succès, sur l'imposture, sur la justice, sur l'Amérique à l'aube d'une élection présidentielle historique... Bien entendu, on ne pourra s'empêcher de comparer le personnage de Nola a un certaine "Lolita". Joël Dicker rend aussi un hommage, qu'il ne dissimule pas, à un auteur qu'il admire, Philip Roth.
Une écriture vivante, excitante, pour un livre qu'il est intéressant de lire avec du recul, bien après tout le barnum des prix littéraires de 2012, l'emballement médiatique, et des critiques qui n'ont pas toujours été tendres, à l'époque, avec ce jeune auteur helvète, dont l'histoire a pourtant conquis conjointement les Académiciens, les lycéens et un large public.
Vous l'aurez deviné : mon coup de coeur !!!
A écouter :
"La vérité sur l'affaire Harry Quebert" - France Culture
Feuilleton radiophonique en 10 épisodes
"Les péchés de nos pères" de Lewis Shiner (Sonatine)
Lewis Shiner est né en 1950 aux Etats-Unis, dans l'Oregon. Il vit à Durham, en Caroline du Nord. Il a été ouvrier dans le bâtiment, musicien de rock et informaticien avant de se consacrer à l'écriture. Après "Fugues" (Denoël, 2000) et "En des cités désertes" (Denoël, 2001), "Les péchés de nos pères" (Sonatine, 2011) est son troisième ouvrage traduit en français. Il a été élu meilleur livre de l'année par le "Los Angeles Times".
L'histoire :
Octobre 2004
Alors qu'au centre médical VA de Durham (Caroline du Nord) son père s'éteint lentement d'un cancer des poumons, Michael quitte l'hôtel qu'il partage avec sa mère, et réserve un autre hébergement, distant de l'hôpital, où il pourra travailler plus librement. Derrière les vitres du taxi, il découvre une ville qu'il ne connait pas mais où ses parents se sont mariés, où il est né, où son père a débuté sa carrière dans le bâtiment et a choisi aujourd'hui de mourir. Lorsqu'il traverse Hayti, quartier noir autrefois très prospère dont il ne reste plus que l'église Saint-Joseph, un détail attire son attention. Dessinateur de bandes dessinées, Michael a déjà vu ce motif dans une série d'albums auxquels il a participé et qui évoquaient le vaudou. Au sommet du clocher de l'église, on ne distingue non pas une croix mais un vévé, symbole d'un dieu vaudou. Son ami Roger, scénariste, saura lui en expliquer la signification.
Installé dans sa nouvelle chambre d'hôtel, Michael ne pense plus au vévé. Autre chose le préoccupe. Du plus loin qu'il se souvienne, il a toujours été convaincu que son père lui cachait un secret lié à sa naissance. Le vieil homme ne sera plus en mesure, à présent, de le révéler. Le temps est venu pour Michael, à trente-cinq ans, de trouver enfin des réponses à ses questions. Pour commencer son enquête, il ne dispose que de deux noms. Le premier est celui d'un cousin éloigné de sa mère, Greg Vaughan, qui vit encore en Caroline du Nord...
Mon avis :
Ce roman noir passionnant est construit autour de la quête d'identité d'un homme et son urgence à connaître la vérité sur ses origines avant le décès imminent de son père. Les investigations du héros l'amènent à traverser une page de l'Histoire américaine, des années 1960 à nos jours. Une sinistre page qui n'est toujours pas tournée, celle du racisme, de la discrimination, de la haine raciale, et les troubles et les violences qui en découlent. Inspirée de nombreux faits et lieux réels, cette peinture romanesque d'une époque est totalement addictive, documentée, mais surtout intense et poignante.
"Te laisser partir" de Clare Mackintosh (Marabout)
Prix du meilleur roman international
du festival "Polar" de Cognac 2016
Prix du meilleur roman policier
de l'année 2016 en Grande-Bretagne
Clare Mackintosh est née à Bristol, au Royaume-Uni. Dans le cadre de ses études de management et de français, elle travaille pendant une année en tant que secrétaire bilingue à Paris. Après l'obtention de son diplôme, elle passe douze ans dans la police à Oxford, qu'elle quitte en 2011 pour devenir journaliste indépendante et consultante en médias sociaux. Puis elle se lance dans l'écriture.
En 2006, Clare Mackintosh donne naissance à des jumeaux, Joshua et Alexander. Alexander meurt à cinq semaines, emporté par une méningite. La perte d'un enfant est au coeur de son premier roman, "Te laisser partir", qui paraît en 2015 en Angleterre. Entre-temps, la famille va accueillir deux nouveaux visages, des jumelles, Evie et Georgie.
Clare Mackintosh publie son second roman, "Je te vois", en 2016. Elle vit à présent avec son mari et leurs trois enfants dans les Cotswolds où elle a créé le festival littéraire de Chipping Norton.
L'histoire :
Il pleut, cet après-midi-là, à Bristol, lorsqu'au retour de l'école, un petit garçon de cinq ans est brutalement fauché par une voiture venue de nulle part, sous les yeux horrifiés de sa mère. Le chauffard prend la fuite. L'enfant meurt avant l'arrivée des secours. L'affaire est confiée au capitaine Ray Stevens et à son équipe de la Brigade Criminelle. Mais les policiers n'ont aucune piste, aucun indice, aucune trace, aucun témoin et, malgré leurs efforts, le dossier sera probablement classé très rapidement. Quant à la maman, seule face au drame, dévastée par la douleur et la culpabilité, elle décide de tout quitter, de disparaître. Le hasard la conduit vers les côtes du Pays de Galles...
Mon avis :
Un roman policier de facture classique au premier abord mais qui se révèle être, au fil des pages, un thriller psychologique d'une intensité croissante redoutable. Un rebondissement à couper le souffle clôt une première partie intime dans laquelle nous avons été au plus près des personnages, découvrant leur force mais aussi leur vulnérabilité face à une tragédie qui les lie. Soudain, le rythme s'accélère. De nouveaux éléments émergent. Plus on s'approche du dénouement, plus le taux d'adrénaline grimpe. Bien ficelé et palpitant. De nombreuses figures féminines. Des thèmes difficiles traités avec réalisme et justesse. Un très bon polar !
dimanche 14 janvier 2018
"No home" de Yaa Gyasi (Calmann-Lévy)
Rentrée Littéraire - Septembre 2017
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Yaa Gyasi est née en 1989 au Ghana avant d'émigrer aux Etats-Unis à l'âge de deux ans. Lectrice précoce de Toni Morrison, elle est diplômée de la prestigieuse Université de l'Iowa. Un voyage au Ghana déclenche son désir d'écrire "No home". Best-seller immédiat encensé par la critique américaine, ce premier roman magistral est sur le point de devenir un phénomène mondial.
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Rappel historique :
La République du Ghana, membre du Commonwealth, est un Etat d'Afrique de l'Ouest situé entre le Togo, le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire.
L'Empire du Ghana, existant au Moyen Age en Afrique de l'Ouest, est désigné ainsi en Europe et en Arabie d'après le titre de son empereur, le Ghana. L'Empire semble avoir été brisé en 1076 à la suite de la conquête du général almoravide Abu Bakr Ibn Omar. Un royaume continue d'exister après la fin de la dictature almoravide, puis il est incorporé ultérieurement aux empires sahéliens, comme l'Empire du Mali.
La Côte-de-l'Or :

Une grande partie de la zone est unifiée sous l'Empire ashanti au XVIème siècle. Les gouvernements ashantis fonctionnent d'abord comme un réseau lâche puis mettent en place progressivement une bureaucratie centralisée, avec comme capitale Kumasi. L'aire forestière est dominée au XVIIIème siècle par ce puissant Empire ashanti dont les souverains résistent à la colonisation britannique jusqu'en 1901.
Les Britanniques prennent progressivement l'avantage face aux Portugais et aux Hollandais dans la lutte pour le contrôle du commerce de l'or et des esclaves jusqu'à l'abolition de la traite des Noirs par le Royaume-Uni en 1807. Le royaume ashanti, inquiet de perdre le bénéfice du marché des esclaves, lance alors une campagne contre le peuple fanti. Ces derniers trouveront dans l'Angleterre, en 1874, un allié providentiel qui défait le roi ashanti.
La Côte-de-l'Or est le premier pays noir-africain colonisé à accéder à l'indépendance le 6 mars 1957. Un de ses premiers actes de souveraineté est d'abandonner son nom colonial au profit de son nom actuel, Ghana, en hommage à l'Empire du Ghana.
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L'histoire :
XVIIIème siècle, Côte-de-l'Or
A la naissance d'Effia, un énorme incendie se déclenche et ravage durant des jours entiers forêts et cultures. La petite fille sera toujours liée à ce drame. On dira d'elle qu'elle apporte le malheur. Battue et détestée par sa mère, Baana, adorée par son père, Cobbe, à douze ans, Effia est promise à Abeeku, le chef du village. Mais quelques années plus tard, par la décision de sa mère, et avec la complicité d'Abeeku, elle est finalement vendue et mariée à un Britannique, James Collins, gouverneur du fort de Cape Coast. Si Effia est bien traitée par son époux, elle découvre très rapidement que des femmes et des hommes, noirs comme elle, sont enfermés comme des animaux dans les cales de bateaux dont elle ignore la destination. Deux ans après son mariage, Effia est enceinte quand elle reçoit une lettre de son petit frère, Fiifi, qui lui annonce que leur père est mourant. La jeune femme se rend immédiatement au chevet de l'homme tant aimé. C'est là que Fiifi révèle à sa soeur un lourd secret : elle n'est pas la fille de Baana mais celle d'une servante qui s'est enfuie lors du "grand feu" dont le village parle encore...
Mon avis :
Une fresque captivante et enchanteresse dans laquelle nous partageons le destin de deux branches d'une même famille ghanéenne. Un voyage puissant et passionnant à travers l'Histoire, du XVIIIème siècle à nos jours, du Ghana aux Etats-Unis, et qui se lit comme un conte que l'on se transmet de génération en génération, de l'oral à l'écrit.
Du Ghana, nous découvrons la culture de l'igname, les guerres intestines, la légende d'une étrange araignée, la colonisation, le commerce de l'or et du cacao, la traite des Noirs, la christianisation, le chemin vers l'indépendance...
Aux Etats-Unis, les Ghanéens déportés et vendus vont endurer l'esclavage, la cruauté, les champs de coton, les mines de charbon, la ségrégation, les amours mixtes douloureuses ou impossibles, les boîtes de jazz, Harlem, les ghettos, la drogue, le racisme, le sentiment pour les descendants d'esclaves de n'être ni d'ici ni d'ailleurs...
Tout ce qui fait l'Homme, le mal comme le bien, est contenu dans ce roman. Yaa Gyasi rend un hommage fort et vibrant à toute l'Afrique, à ses racines ghanéennes et, incontestablement, au Prix Nobel de Littérature Toni Morrison qu'elle admire. L'avenir est à présent de la responsabilité des jeunes générations. Yaa Gyasi est un talentueux et brillant modèle !
"Ces rêves qu'on piétine" de Sébastien Spitzer (Les éditions de l'Observatoire)
Rentrée Littéraire - Septembre 2017
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Sébastien Spitzer est né en 1970. Il est journaliste. "Ces rêves qu'on piétine", son premier roman, a été récompensé par le Prix Stanislas du premier roman 2017.
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Rappel historique :
Joseph Paul Goebbels est un homme politique allemand (Rheydt, 29 octobre 1897 - Berlin, 1er mai 1945).
Frappé d'une infirmité congénitale, il se consacre aux études littéraires et au journalisme, où il révèle un talent de polémiste. Il est gagné, en 1922, au national-socialisme par Gregor Strasser, l'un des leaders du Parti national-socialiste des travailleurs allemands, qui fait de lui son secrétaire. Nommé chef du parti à Berlin en 1926, il réussit à convertir la capitale au national-socialisme et dirige le périodique Der Angriff (1927-1933).
Chef de la propagande du parti en 1928, il est chargé par Hitler de l'action politique et psychologique à mener sur le peuple allemand, et est nommé à cet effet, en 1933, ministre de la Propagande et de l'Information, fonction qu'il conservera jusqu'à sa mort. En 1938, il orchestre l'incendie des synagogues et le pillage des maisons juives. D'une fidélité absolue à Hitler, il fait de la propagande une véritable technique de manipulation, appuyée notamment sur la presse et la radio.
En juillet 1944, Goebbels est chargé de la direction de la "guerre totale". Il tente alors de relever le moral de ses concitoyens par des informations exaltantes sur des armes secrètes et imparables.
Le 26 avril 1945, dans Berlin, face aux Soviétiques, les plus irréductibles des "enfants du IIIème Reich" résistent, prêts à se sacrifier pour le Führer. Ce dernier se donne la mort quatre jours plus tard en compagnie de ses derniers fidèles. Parmi eux, Joseph Geobbels et son épouse Magda. Aux côtés des corps calcinés, les alliés retrouvent, alignés et vêtus de blanc, les cadavres de leurs six enfants empoisonnés par leur mère.
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Magda et Joseph Goebbels et leurs six enfants Harald Quandt (au fond au centre), premier fils de Magda |
Magda Goebbels (11 novembre 1901 - 1er mai 1945) est née d'une union illégitime entre un ingénieur et une employée de maison. Elle n'est pas reconnue par son père biologique. Sa mère se marie par la suite avec un riche commerçant juif, Richard Fridländer, qui adopte Magda.
La jeune fille fréquente les pensionnats huppés et les milieux mondains. Elle a une relation amoureuse avec le jeune sioniste Victor Arlosoroff et porte alors un certain intérêt à la cause qu'il défend. En 1921, elle épouse Günther Quandt, un des hommes les plus riches d'Allemagne. Il a quarante ans, elle n'en a que dix-neuf. Le couple a un fils, Harald, mais le mariage est un échec et ils divorcent en 1929.
Magda Quandt milite au NSDAP (Parti national-socialiste des travailleurs allemands) où elle trouve bientôt un travail qui la rapproche du Gauleiter de Berlin Joseph Goebbels. Fascinée par le propagandiste du mouvement et par le dirigeant nazi Adolf Hitler, elle épouse le premier et devient une proche du second.
Elle suit son époux au début des années 1930 dans son aventure politique, lorsque le parti nazi accède au pouvoir. En mars 1933, Joseph Goebbels devient ministre de la Propagande. Magda Goebbels joue alors un rôle qui peut être comparé à celui de "Première dame du Troisième Reich", en participant à des cérémonies officielles, des réceptions, des visites d'Etat et en se posant dans la propagande du régime nazi comme la "plus grande mère du Reich". Néanmoins, dans sa vie privée, elle mène une existence libre, s'affranchissant par exemple de l'interdiction de se maquiller ou de porter des vêtements de luxe et s'intéressant de près à la chose politique.
Son destin la conduit, dans les derniers jours du Reich, à accompagner son mari dans le bunker du Führer. Avant de se suicider avec son époux, elle tue leurs six enfants, confiant par écrit à son premier fils, Harald Quandt, combattant dans la Luftwaffe, que "le monde qui va venir après le Führer et le national-socialisme ne vaut pas la peine qu'on y vive."
*
L'histoire :
Avril 1945
Berlin s'effondre sous les coups de l'Armée Rouge. Au Konzerthaus, autrefois si resplendissant et aujourd'hui ravagé par les bombes, l'orchestre philharmonique achève le Crépuscule des Dieux de Richard Wagner face à une poignée de hauts dignitaires nazis encore présents. Le IIIème Reich compte ses dernières heures.
Pendant ce temps, à quelques centaines de kilomètres de là, des milliers de fantômes décharnés, les pieds en sang, subissent leur ultime épreuve : les "marches de la mort". Nombreux n'y survivront pas...
Mon avis :
Un roman bouleversant qui confronte au destin de Magda Goebbels celui, effroyable, de déportés qui, au prix de leur vie, ont été les gardiens de textes secrets et intimes, témoignages poignants de la barbarie nazie. Entre réel et imaginaire, la plume remarquablement poétique de Sébastien Spitzer se glisse au plus près de l'âme de ses personnages. Elle nous saisit et nous émeut.
Pendant ce temps, à quelques centaines de kilomètres de là, des milliers de fantômes décharnés, les pieds en sang, subissent leur ultime épreuve : les "marches de la mort". Nombreux n'y survivront pas...
Mon avis :
Un roman bouleversant qui confronte au destin de Magda Goebbels celui, effroyable, de déportés qui, au prix de leur vie, ont été les gardiens de textes secrets et intimes, témoignages poignants de la barbarie nazie. Entre réel et imaginaire, la plume remarquablement poétique de Sébastien Spitzer se glisse au plus près de l'âme de ses personnages. Elle nous saisit et nous émeut.
"Pike" de Benjamin Whitmer (Gallmeister)
Paru en livre de poche aux Editions Gallmeister/Totem Noir en 2017, ce roman est en cours d'adaptation par le réalisateur Olivier Marchal ("36 quai des Orfèvres", "Les Lyonnais", "Braquo").
Benjamin Whitmer est né en 1972 et a grandi dans le sud de l'Ohio et au nord de l'Etat de New York. Il a publié des articles et des récits dans divers magazines et anthologies avant que ne paraisse son premier roman, "Pike", en 2010. Il vit aujourd'hui avec ses deux enfants dans le Colorado, où il passe la plus grande partie de son temps libre en quête d'histoires locales, à hanter les librairies, les bureaux de tabac et les stands de tir des mauvais quartiers de Denver. Ses auteurs préférés sont Harry Crews, James Crumley et Donald Ray Pollock. Son second roman, "Cry Father", est sorti en 2014.
"Mon plus vieux souvenir est l'autostop avec ma mère sur des routes de campagne. Depuis, j'ai travaillé à la chaîne, j'ai abandonné le lycée, j'ai été squatter, manutentionnaire, rédacteur technique, fan d'armes à feu, professeur, alcoolique, voleur à la petite semaine et romancier."
L'histoire :
Par un jour poisseux, comme tous les autres jours à Nanticote, petite ville proche de Cincinnati (Ohio), Pike attend son rendez-vous dans son bar habituel. Vêtue d'un manteau rose élimé, Dana entre dans le café et s'installe près de Pike. Elle est accompagnée d'une enfant âgée d'une douzaine d'années qui cache un chaton sous son sweat-shirt maculé de taches. Dana annonce à Pike que sa fille, Sarah, qu'il a abandonnée il y a longtemps, vient de mourir d'une overdose et qu'il est l'heureux grand-père de l'adorable Wendy ici présente. Puis, Dana sort du bar, laissant la fillette au caractère bien trempé aux bons soins d'un Pike stupéfait...
Mon avis :
Ce romancier envoie du noir ! Du très noir ! Nous sommes dans l'Amérique des années Reagan. Il n'y a pas de véritable histoire, pas vraiment d'intrigue, mais des personnages écorchés vifs qui se démènent dans un univers urbain violent et sauvage. Les décors, nuancier de "cendre" à "neige sale", sont aussi sombres que les âmes. Chacun tente de survivre à sa manière, avec ses propres règles, souvent bien au-delà des limites du supportable. L'écriture est remarquable de réalisme et d'une poésie troublante puisée dans la férocité et le désespoir.
vendredi 1 décembre 2017
"La petite romancière, la star et l'assassin" de Caroline Solé (Albin Michel) - dès 13 ans
Caroline Solé est née à la fin du XXème siècle, sous un climat tempéré. De bonne constitution. Mauvaise mémoire. Enfance au clair de lune. Adolescence troublée. Texture : papier. Voyage : intérieur. Des origines aux antipodes (Calais - Le Caire), escapades londoniennes, vie parisienne dans différents écosystèmes (université, mairie, journalisme).
"La petite romancière, la star et l'assassin" est son second roman. Le premier, "La pyramide des besoins humains", a été publié aux éditions L'Ecole des Loisirs.
L'histoire :
La découverte du corps d'un enfant dans un étang conduit les enquêteurs au domicile d'une star de cinéma qui réside dans la commune. L'actrice est en compagnie de deux autres personnes. Toutes les trois sont interrogées. Y-a-t-il un assassin parmi elles ?
Cheyenne est une adolescente de quinze ans en surpoids, si mal dans sa peau et rejetée par tous que l'idée du suicide ne lui fait plus peur. Elle ne s'épanouit que dans son univers imaginaire qu'elle raconte dans de nombreux carnets, mais personne ne la prend au sérieux.
Tristan est un artiste marginal et bohème qui se rêve cinéaste parcourant le monde entier. Son passé de sans-abri lui procure une vision plus détachée et poétique de l'existence.
L'actrice, à seulement dix-huit ans, est déjà à la une de tous les journaux à scandales, poursuivie jour et nuit par une horde de paparazzi. Poussée devant les caméras et les flashes depuis l'enfance par une mère ambitieuse et égoïste, sa passion a pourtant toujours été le dessin. Epuisée par cette folie qui l'entoure, elle ne désire rien de plus que retrouver l'anonymat, ses crayons et ses croquis.
Mon avis :
Ce roman est une pépite que tout le monde devrait lire ! Il nous ramène aux choses essentielles de notre vie, que nous connaissons tous mais que, emportés par le matérialisme et la superficialité de notre société de consommation, nous avons tendance à oublier, à laisser de côté, à remettre à plus tard. Au fil des pages, chacun des personnages dévoile ses douleurs intimes, ses voyages intérieurs, avec beaucoup d'espérance et de fraîcheur. Délicieux !
"La petite romancière, la star et l'assassin" est son second roman. Le premier, "La pyramide des besoins humains", a été publié aux éditions L'Ecole des Loisirs.
L'histoire :
La découverte du corps d'un enfant dans un étang conduit les enquêteurs au domicile d'une star de cinéma qui réside dans la commune. L'actrice est en compagnie de deux autres personnes. Toutes les trois sont interrogées. Y-a-t-il un assassin parmi elles ?
Cheyenne est une adolescente de quinze ans en surpoids, si mal dans sa peau et rejetée par tous que l'idée du suicide ne lui fait plus peur. Elle ne s'épanouit que dans son univers imaginaire qu'elle raconte dans de nombreux carnets, mais personne ne la prend au sérieux.
Tristan est un artiste marginal et bohème qui se rêve cinéaste parcourant le monde entier. Son passé de sans-abri lui procure une vision plus détachée et poétique de l'existence.
L'actrice, à seulement dix-huit ans, est déjà à la une de tous les journaux à scandales, poursuivie jour et nuit par une horde de paparazzi. Poussée devant les caméras et les flashes depuis l'enfance par une mère ambitieuse et égoïste, sa passion a pourtant toujours été le dessin. Epuisée par cette folie qui l'entoure, elle ne désire rien de plus que retrouver l'anonymat, ses crayons et ses croquis.
Mon avis :
Ce roman est une pépite que tout le monde devrait lire ! Il nous ramène aux choses essentielles de notre vie, que nous connaissons tous mais que, emportés par le matérialisme et la superficialité de notre société de consommation, nous avons tendance à oublier, à laisser de côté, à remettre à plus tard. Au fil des pages, chacun des personnages dévoile ses douleurs intimes, ses voyages intérieurs, avec beaucoup d'espérance et de fraîcheur. Délicieux !
"Star Trip" d'Eric Senabre (Didier Jeunesse) - dès 13 ans
Eric Senabre est né en 1973 en région parisienne. Il a été journaliste pendant plus de dix ans avant de se lancer dans l'écriture de récits pour la jeunesse. Il est passionné de littérature d'imaginaire, avec un goût particulier pour le fantastique et l'anticipation du XIXème siècle. Dans sa bibliothèque, on peut trouver de grands romans d'aventure écrits par Robert Louis Stevenson ou Sir Arthur Conan Doyle. Il est aussi grand amateur de la science-fiction classique. Il milite depuis plus de vingt-cinq ans pour établir la supériorité de "Star Trek" sur "Star Wars".
Star Trek est un univers de science-fiction créé par Gene Roddenberry en 1966. Il regroupe sept séries télévisées, treize longs métrages, des centaines de romans, de bandes dessinées et des dizaines de jeux vidéo, ainsi qu'une fan-fiction importante.

L'histoire :
Eté 1968, dans une petite ville rurale de l'Idaho
Monsieur et Madame Peeples sont partis soudainement, un matin très tôt, immédiatement après avoir reçu un mystérieux appel téléphonique, il y a maintenant de cela trois semaines et n'ont plus donné de nouvelles depuis. Ils ont laissé seuls à la maison leurs deux enfants. May n'a que quinze ans et elle porte tout sur ses épaules, en particulier le bien-être de son petit frère handicapé, Sam. Ce dernier a une grande passion : la série télévisée de science-fiction "Star Trip" sur laquelle il est incollable et qui lui permet de supporter plus facilement l'absence de ses parents et sa différence. Quant à May, elle est heureusement bien secondée par ses voisins, principalement les Finnegan, parents de Will, seize ans, son amoureux.
Afin de consoler Sam de ne pas partir en vacances en famille comme cela était prévu, May et Will ont l'idée de lui faire une surprise et de lui construire, à la mesure de leurs possibilités, un vaisseau spatial...
Mon avis :
Un road-trip totalement réjouissant en compagnie de personnages improbables et attachants ! Dans une Amérique en pleins bouleversements, après les assassinats de J.F. Kennedy, Martin Luther King, Robert Kennedy, avec la guerre du Vietnam, ses opposants, ses partisans, les manifestations et les émeutes dans les universités, avec l'émergence du mouvement hippie, de la libération sexuelle, de nouvelles inspirations musicales, les fractures sociales et générationnelles sont profondes. Mais au milieu de toutes ces convulsions, il y a un petit garçon qui porte en lui la magie d'un rêve merveilleux et qui va entraîner avec lui d'autres doux-dingues dans une fantastique aventure !
Mon coup de coeur, assurément !
"A quoi tu ressembles ?" de Magali Wiéner (Rouergue) - dès 13 ans
Magali Wiéner est née en 1973. Elle publie des documentaires et des romans pour la jeunesse depuis les années 2000. Elle vit actuellement dans le Sud de la France et enseigne en collège.
L'histoire :
Quelque part en région parisienne, dans un collège, une classe de Troisième... Une année scolaire, de la rentrée de septembre aux vacances d'été suivantes... Chaque mois, un adolescent, une histoire...
Mon avis :
Tous les sujets qui touchent le plus intimement ce groupe de jeunes d'une quinzaine d'années sont abordés. Tous ont hâte de grandir, de dépasser enfin cette étape de la vie dans laquelle aucun d'entre eux n'est à l'aise. Et pourtant, ils ne sont pas si pressés que cela de sauter dans le grand bain du monde des adultes, un univers pétri de contradictions qu'ils ne comprennent pas, de cynisme, d'hypocrisie. C'est cash, sincère, bouleversant... On ressort de cette lecture groggy mais plus battant que jamais...
"Dragon de glace" de George R.R. Martin (Flammarion) - dès 10 ans
George R.R. Martin, né en 1948 à Bayonne (New Jersey), est un écrivain américain de science-fiction et de fantasy, également scénariste et producteur de télévision. Son oeuvre la plus connue est la série romanesque du "Trône de fer", adaptée sous forme de série télévisée par la chaîne HBO sous le titre "Game of Thrones". Il a été récompensé par de nombreux prix littéraires et a été sélectionné par le magazine Time comme l'une des personnes les plus influentes du monde en 2011. Il est aujourd'hui considéré comme le "Tolkien américain".
"Dragon de glace" est une nouvelle écrite par George R.R. Martin en 1980 et illustrée en 2014 par un artiste peintre espagnol de renom, Luis Royo. L'histoire se déroule dans le même univers que celui de "Game of Thrones".
L'histoire :
Adara est née un jour d'hiver, le pire que la région ait connu depuis très longtemps et qui emporta sa maman. Liée viscéralement au froid, à la neige, au gel, Adara n'est heureuse qu'en cette blanche saison. Ce qui fait d'elle une enfant étrange et incomprise. Aujourd'hui âgée de sept ans, la fillette attend avec impatience, comme chaque hiver depuis sa naissance, les premiers frimas qui annoncent la visite de son ami secret, le dragon de glace...
Mon avis :
Enrichi d'illustrations merveilleuses, "Dragon de glace" est un très beau conte de Noël, une aventure qui ravira petits et grands !
lundi 13 novembre 2017
"Chevauchée avec le diable" de Daniel Woodrell (Rivages/Noir)
Daniel Woodrell est né en 1953 à Springfield, Missouri, dans les monts Ozarks, dont toute sa famille est originaire. Ses ancêtres s'y sont installés avant la guerre de Sécession. Après avoir grandi à Saint-Louis et à Kansas City, Daniel Woodrell est revenu vers la région de sa naissance et de ses racines. Il est l'auteur de plusieurs romans à succès. En 1996, il accole à son roman "Give us a kiss" ("Faites-nous la bise") le sous-titre "a country noir" pour souligner la violence de l'intrigue sur fond d'Amérique profonde. L'expression sera ensuite reprise par la critique pour désigner tous les romans se déroulant en milieu rural, dans une atmosphère angoissante et brutale. Deux de ses livres ont été adaptés au cinéma : "Chevauchée avec le diable" (1999), réalisé par Ang Lee, avec Tobey Maguire ; et "Winter's Bone" ("Un hiver de glace", 2010), réalisé par Debra Granik, avec Jennifer Lawrence et John Hawkes.
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Guerre de Sécession ou guerre civile américaine (1861-1865) :
Durant quatre ans, une guerre civile oppose les Etats-Unis d'Amérique (l'Union) à onze Etats sécessionnistes du Sud (la Confédération).
L'antagonisme entre le Sud, agricole et libre-échangiste, et le Nord, en voie d'industrialisation et protectionniste, est aggravé par le problème de l'esclavage, désavoué par le Nord. En 1854, un parti républicain, antiesclavagiste, est créé. Le républicain Abraham Lincoln est élu à la présidence en 1860. Les sudistes font alors sécession et se constituent en Etats confédérés d'Amérique. La guerre civile éclate officiellement en avril 1861, lorsque les troupes nordistes ravitaillant un fort de Caroline du Sud, Fort Sumter, essuient le feu des Confédérés. Malgré la supériorité démographique, militaire et économique de l'Union, qui impose au Sud un blocus à partir de 1862, le conflit s'éternise et ne s'achève qu'après la reddition du général Lee devant le général Grant à Appomattox en avril 1865. Réélu en 1864, Lincoln est assassiné à Washington par un fanatique peu après la victoire nordiste en avril 1865.
Ayant causé la mort de six cent mille hommes et la ruine de plusieurs Etats du Sud ravagés par les combats, la guerre de Sécession libère quatre millions d'esclaves, mais ne met pas un terme à la ségrégation qui perdure jusqu'aux années 1960. Elle contribue aussi à accroître l'autorité du gouvernement fédéral. Les conséquences économiques, politiques et sociales de cette guerre continuent d'influer sur la pensée américaine contemporaine.
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William Clarke Quantrill, né en 1837 à Dover (Ohio), est un hors-la-loi américain, chef de l'unité de combat de la guerre de Sécession responsable des plus importantes tueries visant délibérément des civils. Il est responsable, en particulier, du massacre de Lawrence, au Kansas, perpétré au petit matin du 21 août 1863. Pour se venger de la mort de cinq femmes, Quantrill rassemble 450 de ses hommes. Ils atteignent la ville de Lawrence à l'aube, assassinent, pillent et incendient sans interruption jusqu'au milieu de la matinée. Plus de 180 hommes et garçons sont tués. Traqué, blessé par balle et paralysé, Quantrill meurt en prison à Louisville (Kentucky) en 1865.
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Vocabulaire :
Jayhawkers : habitants du Kansas
Bushwhackers : hommes luttant contre l'envahisseur yankee en hors-la-loi et non sous l'égide de l'armée des Confédérés
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L'histoire :
Celle de la chevauchée sauvage d'un groupe de Bushwhackers, dont certains n'ont pas encore fêté leurs dix-sept ans, aux frontières du Missouri et du Kansas, au coeur d'une guerre civile abominable, et narrée par le jeune cavalier Jack "Dutchy" Roedel.
Celle d'un voyage initiatique, pour tous ces rebelles, qui commence par un engagement et des convictions sincères. Mais au fil du temps, la foi s'étiole. Les morts, les images cauchemardesques, les trahisons, les souffrances, les désillusions hantent les survivants. Les batailles contre les yankees n'ont plus de règles et se transforment en vagues d'assassinats et de pillages de plus en plus barbares, en règlements de comptes personnels, et, pour tous, la certitude chevillée au corps que, quoi qu'il advienne, leur tour viendra...
Mon avis :
Un roman, admirable et déchirant, de fraternité, d'amitié et de résilience, sur fond d'un conflit intérieur sans pitié. Un authentique coup de coeur !!!
"Chevauchée avec le diable",
film réalisé par Ang Lee (1999)
avec Skeet Ulrich, Tobey Maguire, Simon Baker, Jonathan Rhys-Meyers...
"Compagnie K" de William March (Gallmeister)
William March est un écrivain américain né à Mobile (Alabama) en 1893, et mort à La Nouvelle Orléans (Louisiane) en 1954. En 1917, il s'engage dans l'US Marine Corps et combat en France pendant la Première Guerre mondiale d'où il reviendra décoré de la Croix de guerre, de la Navy Cross et de la Distinguished Service Cross. Hanté par ce conflit, la rédaction de "Compagnie K" fut une oeuvre de grande ampleur qui débuta pour William March dès le milieu des années 1920. A l'été 1932, il apporte les dernières modifications à son manuscrit et c'est en janvier 1933 que "Compagnie K" voit le jour, remportant aussitôt un réel succès critique et public.
Après "Compagnie K", William March publie neuf livres, puisant notamment son inspiration dans son enfance et sa jeunesse dans le Sud. Un seul d'entre eux, "The Bad Seed", est traduit en français et publié en 1967 par la Série Noire sous le titre de "Graine de potence".
William March souffre de troubles psychologiques. Malgré son succès littéraire, il vit de plus en plus reclus, sa santé se détériore peu à peu. Il meurt dans son sommeil à son domicile de La Nouvelle Orléans en 1954, d'une crise cardiaque. Quand son corps est découvert le lendemain, sa machine à écrire contient une feuille de papier avec le premier paragraphe d'un nouveau roman, "Poor Pilgrim, Poor Stranger". Il ne pourra pas apprécier l'énorme succès critique et commercial de "The Bad Seed" qui sera finaliste du prestigieux National Book Award, et adapté au théâtre à Broadway et à Londres et au cinéma par Hollywood. Pour la première fois traduit en français, "Compagnie K" est publié par les éditions Gallmeister en 2013.
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La Première Guerre mondiale ou Grande Guerre (28 juillet 1914 - 11 novembre 1918) est un conflit sans précédent dans l'Histoire par son échelle, le nombre de ses morts et l'ampleur des destructions matérielles. La guerre est déclenchée par l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche le 28 juin 1914 à Sarajevo (Bosnie-Herzégovine). En France, la mobilisation générale est décrétée le 2 août 1914. S'ensuivent quatre années d'une guerre de position, dite "guerre des tranchées", dont le front s'étend en Europe sur près de 700 kilomètres. Conflit d'un genre nouveau puisqu'il marque également les débuts de la guerre aérienne, l'emploi des chars et des gaz, il se solde par neuf millions de morts et des pays dévastés.
L'entrée dans la Première Guerre mondiale des Etats-Unis se produit en avril 1917, après deux ans et demi d'efforts déployés par le Président Woodrow Wilson pour garder les Etats-Unis neutres dans ce conflit. En mai 1915, le torpillage du RMS Lusitania, paquebot transatlantique britannique, par un sous-marin allemand, au large de l'Irlande, avec plus de 1200 passagers (dont près de 200 Américains) et un chargement secret de munitions, joue un rôle important dans l'hostilité de plus en plus forte des Etats-Unis envers l'Allemagne, jusqu'à leur implication dans la Première Guerre mondiale à partir de 1917.
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L'histoire :
Cent-treize soldats américains racontent, l'un après l'autre, une anecdote ou un souvenir, drôle ou dramatique, qu'ils ont vécu pendant la Première Guerre mondiale en France, et qui a marqué à jamais leur esprit et leur chair...
Mon avis :
Ce roman sublime et bouleversant est devenu très rapidement après sa publication un classique de la littérature de guerre américaine. Il est d'ailleurs régulièrement réimprimé aux Etats-Unis. William March aborde sans tabou tous les sujets, aucun n'est anodin en temps de guerre. Il ne dissimule aucune réalité, même si elle est absurde, crue, obscène, ou tout simplement inimaginable. Les témoignages de ses cent-treize personnages si jeunes dans leur majorité, puissants par leur brièveté, leur concision et leur franchise, saisissent toutes nos émotions.
Un livre extraordinaire à conseiller aux collégiens et lycéens.
"Les Âmes grises" de Philippe Claudel (Livre de Poche)
Prix Renaudot 2003
Meilleur livre de l'année 2003 du magazine Lire 2003
Grand prix des lectrices de Elle (catégorie roman) 2004
Philippe Claudel est un écrivain, scénariste et réalisateur français, né en 1962 à Dombasle-sur-Meurthe (Meurthe-et-Moselle). Il est maître de conférences à l'Université de Lorraine au sein de laquelle il enseigne à l'Institut Européen du Cinéma et de l'Audiovisiuel, en particulier l'écriture scénaristique. Philippe Claudel a également été professeur en prison et auprès d'adolescents handicapés physiques. Ses principaux romans sont traduits dans le monde entier.
Il entre à l'Académie Goncourt en 2012. Il est fait Docteur Honoris Causa de l'Université catholique de Leuven (ou Louvain, Belgique) en 2015. Il est également élu membre de l'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique en 2016, au siège d'Assia Djebar.
Parmi ses nombreux livres récompensés, on peut citer :
- "J'abandonne" (Stock) : Prix Roman France Télévisions 2000
- "Le rapport de Brodeck" (Stock) : Prix Goncourt des lycéens 2007
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L'histoire :
Le jour n'est pas encore levé, ce matin-là de décembre 1917, lorsque le corps d'une fillette de dix ans est découvert sur les bords d'un canal. Dans cette petite ville située à quelques kilomètres à peine du front, l'enfant est connue de tous. Celle que tout le monde surnomme "Belle de jour" est la petite dernière du restaurateur. De toute évidence, elle a été étranglée. Transies de froid, les personnalités présentes sur les lieux sont sous le choc. Alors que la ville est partagée entre les combattants (permissionnaires, blessés, estropiés, convois de nouvelles recrues...) tout proches qui la traversent régulièrement et les habitants pour qui la vie est sans conteste beaucoup plus douce mais non exempte de bassesses, l'enquête s'annonce compliquée...
Mon avis :
"Les salauds, les saints, j'en ai jamais vu. Rien n'est ni tout noir, ni tout blanc, c'est le gris qui gagne. Les hommes et leurs âmes, c'est pareil... T'es une âme grise, joliment grise, comme nous tous..." dit un personnage du roman. Cette phrase résume parfaitement le propos du livre. La guerre n'engendre pas, hélas, que des héros. Un policier raconte sa vie au sein d'une communauté où chacun porte sa part d'ombres. Il raconte son désir de justice et sa difficile enquête sur le meurtre d'une innocente alors qu'à quelques kilomètres de là, les combats font rage et tuent des milliers d'âmes.
Un roman formidable, sensible, douloureux, qui dévoile toutes les ambiguïtés de l'être humain.
Ce roman "Les Âmes grises" a été adapté au cinéma en 2004 par Yves Angelo, scénario et dialogues de Philippe Claudel, avec dans les rôles principaux Marina Hands, Jean-Pierre Marielle, Jacques Villeret et Denis Podalydès.
"Churchill m'a menti" de Caroline Grimm (Livre de Poche)
Caroline Grimm est une comédienne, productrice, scénariste, réalisatrice et écrivain française née en 1964. "Churchill m'a menti" (Flammarion, 2014) est son deuxième roman après "Moi, Olympe de Gouges" (Calmann-Lévy, 2009). Elle est aussi l'auteur d'un recueil de nouvelles, "La Nuit Caroline" (Blanche, 1999).
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La Seconde Guerre mondiale (1939-1945) :
L'invasion de la Pologne par Hitler en septembre 1939 déclenche la Seconde Guerre mondiale. Le conflit, principalement européen à l'origine, s'élargit à l'échelle mondiale avec l'intervention japonaise contre Pearl Harbor et l'entrée en guerre des Etats-Unis. Cette "guerre totale" mobilise l'ensemble des ressources économiques des différents belligérants et fait cinquante millions de morts, majoritairement des civils, dont six millions de Juifs. Le conflit s'achève avec la prise de Berlin par l'armée rouge en mai 1945 et les bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki au début du mois d'août 1945.
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Les îles anglo-normandes constituent le seul territoire britannique à avoir connu une occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. Une occupation qui a commencé en juin 1940 et qui ne s'est terminée que le 9 mai 1945, presque un an après la libération de la Normandie. Pendant cinq ans, civils, Juifs et prisonniers ont souffert de la guerre plus qu'ailleurs, en raison de leur insularité et de l'exemplarité des forces allemandes exigée par Berlin.
C'est en effet en juin 1940 que les Allemands s'emparent de Guernesey, une île qui avait été démilitarisée sur décision de Churchill car jugée non stratégique. Peu après, un tiers de la population décide de quitter l'île pour le Royaume-Uni. Les habitants, qui vivaient essentiellement d'agriculture et de pêche, se retrouvent coupés du monde, sans fuite possible, sous la direction des très nombreux Allemands (un Allemand pour deux habitants). Les Juifs et les habitants non natifs des îles sont déportés. Arrestations et restrictions sont aussi de mise dans les îles anglo-normandes.
L'organisation Todt (groupe de génie civil et militaire de l'Allemagne nazie) s'est installée sur les îles à partir de novembre 1941 pour concevoir et construire les fortifications. Le nombre de bunkers, casemates et tunnels construits par les Allemands est impressionnant : 600 sur Aurigny, 800 sur Guernesey et plus de 1000 sur Jersey. Des constructions faites avec des milliers d'ouvriers de l'organisation Todt, des ouvriers locaux attirés par des salaires alléchants, mais aussi des travailleurs forcés et des esclaves : 1500 prisonniers soviétiques ont ainsi été acheminés à Jersey et épuisés à la tâche.
Aurigny, dite l'île Adolf, a connu l'occupation la plus violente des trois îles anglo-normandes. En 1940, la quasi totalité des 1200 habitants de l'île ont été évacués dans la précipitation, une semaine avant l'arrivée des Allemands, laissant sur place maisons et cheptels. La positions géographique de l'île en a fait un point stratégique pour surveiller les positions britanniques. Aurigny comptait quatre camps de travail forcé, l'un d'entre eux, le camp de Sylt, le plus redoutable, a même été transformé en camp de concentration à partir de 1943. Cinq mille prisonniers ont été détenus sur cette petite île de cinq kilomètres de long sur trois de large. Ils ont été les bâtisseurs des fortifications et y laisseront leur vie pour beaucoup d'entre eux.
L'occupation isole complètement les habitants des îles anglo-normandes du reste du monde. Les bêtes sont réquisitionnées, tout vient à manquer, l'argent ne suffit plus pour subvenir aux besoins, on en vient au troc. En juin 1944, les îles anglo-normandes n'ont pas fait partie des objectifs des troupes alliées du débarquement. Les Allemands se sont trouvés coupés de Cherbourg, leur centre de ravitaillement. Churchill a décidé de les affamer plutôt que de les combattre. Et la population a dû partager ce mauvais sort, plus funestement encore, jusqu'à l'arrivée d'un bateau de la Croix Rouge en octobre 1944.

(cf francetvinfo.fr/normandie/manche/îles anglo-normandes - septembre 2015)
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L'histoire :
Juin 2013, Saint-Malo
Une romancière se rend à Jersey. Elle enquête sur le passé de l'île pendant l'Occupation allemande et espère rencontrer les descendants des plus anciennes familles : les Fitzgerald, les Le Gallais, les Landry.
Victoire Le Gallais - Jeudi 8 à dimanche 11 août 1940, Saint-Hélier, Jersey
A la déclaration de la guerre, certains ont fui l'île pour rallier la Grande-Bretagne. Ceux qui ont choisi de rester, convaincus d'être ici hors de danger, préparent la fête de la Bataille des Fleurs, carnaval estival organisé depuis 1902 en hommage au couronnement du roi Edouard VII. La parade commence. Les chars fleuris traversent la commune. L'ambiance est joyeuse. Tout le monde s'amuse. Soudain, l'enfer vient du ciel. Les bombes explosent sur le défilé. Tout se recouvre d'une seule couleur, le rouge sang. Les premiers mutilés tombent. Les premiers morts aussi, et parmi eux le frère de Victoire. Trois jours plus tard, au Fort Regent, l'Union Jack est remplacé par la croix gammée...
Mon avis :
Lors d'une journée pluvieuse en Normandie, Robert Ledermann révèle à sa fille, Caroline Grimm, une histoire de famille tue jusqu'à cet instant. Celle de Georges Ledermann, oncle de Robert, déporté en 1943 au camp de Norderney, sur l'île d'Aurigny, île anglo-normande, parce que "demi-Juif", c'est-à-dire Juif marié à une catholique. Il fut libéré en 1945 par les Canadiens. Episode méconnu de la Seconde Guerre mondiale, par cette résonance personnelle, le sort tragique des îles anglo-normandes abandonnées par la Couronne britannique et livrées aux nazis devient le sujet du roman de Caroline Grimm.
En ces temps d'occupation allemande, la situation de Jersey est singulière. Sur une île, tout le monde se connaît, tout se voit, tout s'entend, tout se sait. Il n'y a aucune échappatoire. Et les secrets, comme la spoliation des biens des familles juives déportées, et bien d'autres actes inavouables, ont un prix. Au regard de l'auteur, il n'est pas un hasard si l'île de Jersey soit aujourd'hui devenue un paradis fiscal.
Un roman sur le devoir de mémoire très documenté, passionnant, et saisissant !
"Yellow birds" de Kevin Powers (Livre de Poche)
Kevin Powers est né en 1980 à Richmond, en Virginie, au sein d'une famille d'ouvriers. A l'âge de dix-sept ans, il s'engage dans l'armée, rejoint une unité de mitrailleurs à Tal-Afar, en Irak, où il combat pendant treize mois. De cette guerre, qui a fait de lui un écrivain, il a tiré un récit effroyable, dont le titre s'inspire d'un hymne américain, "Yellow birds", publié en 2013 chez Stock et récompensé par de nombreux prix dont le Prix littéraire du Monde et le Prix du meilleur premier roman étranger du magazine Lire. Il est également l'auteur d'un recueil de poèmes, "Lettre écrite pendant une accalmie dans les combats" (Stock, 2015).
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La guerre d'Irak :
Le 20 mars 2003, l'armée américaine intervient en Irak. George W. Bush et les faucons de son gouvernement n'auront de cesse de convaincre leurs alliés que Saddam Hussein détenait des armes de destruction massive. Hussein est également soupçonné de soutenir le terrorisme et les attentats du 11 septembre 2001. Il est accusé d'avoir aider Al-Qaïda et le Hamas. Plusieurs gouvernements et organisations internationales l'ont accusé de crimes de guerre, meurtres, crime contre l'humanité et de génocide.
La guerre d'Irak commence officiellement le 20 mars 2003 avec l'invasion de l'Irak (opération Liberté irakienne) par la coalition menée par les Etats-Unis contre le Parti Baas de Saddam Hussein. L'invasion a conduit à la défaite rapide de l'armée irakienne, à la capture et l'exécution de Saddam Hussein, et à la mise en place d'un nouveau gouvernement.
George W. Bush a officiellement déclaré l'achèvement des combats le 1er mai 2003, sous la bannière Mission accomplie. Toutefois, la violence contre les forces de la coalition a rapidement mené à une guerre asymétrique impliquant plusieurs groupes d'insurgés, des milices, des membres d'Al-Qaïda, l'armée américaine et les forces du nouveau gouvernement irakien.
A partir de 2009, les Etats-Unis se désengagent progressivement en finançant notamment les milices sunnites Sahwa afin d'affronter l'Etat islamique d'Irak. Alors que les milices chiites rallient progressivement le pouvoir, les Sahwa contribuent à marginaliser les djihadistes et instaurer une relative accalmie en Irak. Le 18 décembre 2011, les forces américaines achèvent leur retrait du pays. La coalition militaire en Irak aura duré huit ans et neuf mois.
Cette guerre a tué plus de 100 000 Irakiens et plus de 4400 Américains, coûté des milliards de dollars et altéré la crédibilité des Etats-Unis dans la région.
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L'histoire :
John Bartle, vingt-et-un ans, originaire d'un trou perdu près de Richmond, en Virginie, et Daniel Murphy, dix-huit ans, petit gars du sud-ouest de la Virginie, firent connaissance à Fort Dix, dans le New Jersey, à l'occasion de leur formation militaire. Dix mois plus tard, en 2004, Murph perdit la vie à Al Tafar, dans l'extrême nord de l'Irak...
Mon avis :
Ce roman, d'une puissance et d'une intensité extraordinaires, est un véritable choc à la fois littéraire et émotionnel. Sa construction en deux parties qui se répondent, tour à tour, chapitre après chapitre, n'en donne que plus de force encore : un chapitre nous projette en plein désert, sous le soleil brûlant, au coeur de la guerre, au coeur des combats, auprès de jeunes soldats confrontés violemment à l'horreur ; un autre chapitre nous place face aux militaires et à leur difficile retour au pays, aux divers traumatismes, au désespoir, à l'incompréhension et la maladresse des proches, à la mort toujours présente.
Admirable premier roman !
samedi 7 octobre 2017
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